Il faut croire aux fantômes qui hantent nos mémoires. Ils sont assis dans les fauteuils du salon. Ils sourient, la plupart. Ce sont des absents toujours présents, que l’on choisit de garder avec soi. Les miens, en tout cas, sont là parce que je le veux. Je peux les appeler par la première lettre de leur prénom. Pas trop fort, doucement. Contrairement aux apparences, ils ne sont pas tous morts. Je sais qu’au moins une est vivante, ailleurs, mais j’ignore si ce n’est pas là-bas qu’est son fantôme, et, avec moi, elle, vraiment. Ce n’est pas un rêve, ni un cauchemar. Mais la chaleur partagée. Les fantômes sont là, et je ne suis jamais seul. Il y a M., et C., et J. et d’autres encore qui viennent moins souvent me voir, mais que je sais attentifs. Il faut croire aux fantômes. C’est tout ce que la vie nous laisse des meilleurs qu’on a eus près de soi, ce sont celles et ceux qui ont compté, et qui comptent toujours. Celles et ceux dont on ne sait se passer. Les fantômes ne changent pas. Ils ne disent pas grand chose. Ils sourient. Je sais qu’ils me sourient et m’encouragent. Des anges gardiens, diraient d’autres qui croient aux anges. Il y a JF, aussi. Vous me manquez parfois. Je crois en vous. Je ne serais pas le même sans votre compagnie fidèle. Il vous arrive de disparaître quelques temps. Mais je vous invite à revenir, et vous êtes là. En cercle autour de moi. Personne ne vous voit, personne ne sait jamais votre importance. Personne ne sait que vous êtes ma folie, et que cette folie me permet de vivre. Vous lisez par dessus mon épaule, et c’est à vous que j’écris. Vous me sermonnez lorsque vous ne m’estimez pas à la hauteur. Vous espérez que je donne une meilleure version de moi. Vous me manquez parfois et j’aimerais vous serrer dans mes bras. Mais on ne serre pas les fantômes.