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82 – S’écrouler

Rien de plus solide que mur, une minute avant l’écroulement. Ni fissure, ni creux dans les jointures : rien n’a bougé et le lierre y prend appui en confiance, sûr de consolider l’ensemble, l’oiseau s’y pose sans y penser, et dans son ombre un enfant lit : des pirates, une capitaine, et des mers à découvrir. Un trésor, quelque part. Qui pour voir s’infiltrer dans les fondations, nuit après nuit, orage après orage, et même lors de l’ondée rafraîchissante des soirs d’été, l’eau qui emporte avec le sable et le ciment, les graviers, et un petit matin la pierre la plus lourde et met tout l’équilibre en danger ? Ça ne tangue qu’une fois, c’est la définitive, ça tremble, s’affaisse, se rompt. Ça s’écroule. L’oiseau s’envole, le lierre s’écrase, – il repartira –, l’enfant ébloui de soleil, secoué par le fracas derrière lui, lève les yeux des pages. Ne restent qu’un amas de pierre, de glaise, et au loin, un nouvel horizon qu’il faudra bien explorer un jour, se dit l’enfant qui pose son livre. Il enjambe les gravats, prêt à l’aventure.

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