343 – Vieux
Oh, je suis bien trop vieux Pour espèrer cracher Sur vos tombes Mais sachez que je pisse déjà Dans les trous Qui vous attendent
Fragments, notes, essais. Ici, c’est un carnet d’écriture. Fiction et littérature.
Oh, je suis bien trop vieux Pour espèrer cracher Sur vos tombes Mais sachez que je pisse déjà Dans les trous Qui vous attendent
Le cabaret fermé où dansent les papiers gras Poussés par un ventilateur jamais éteint Qui mixe l’air rance pour l’éternité Le cabaret isolé où chantent les portes saloon Qui grincent sur leurs gonds Rouillés par la condensation des alcools oubliés Le cabaret condamné Entrée obturée par des parpaings de peine Sortie de secours scellée au
342 – Soit dit en passant Lire la suite »
D’autres ont souffert déjà Par où j’ai été blessé Ne voit-on pas comment se répètent les schémas Qui poussent à bout Poussent dehors Ouste ! Sans égard D’autres souffriront encore C’est la grande roue du malheur qui broie Sans un regard Pousse-toi Cède la place Écarte-toi C’est la rudesse et la rigueur sans âme des
341 – fallait-il Lire la suite »
Il y a des moments où le muscle cardiaque se recroqueville dans sa cage et les poumons se pressent comme de vieilles éponges un peu sales dont des flocons gras manquent de se détacher. Il faut respirer, et c’est à petits flux. Le coeur continue de battre, un coup sur deux, tant bien que mal,
340 – Des moments Lire la suite »
Je vous donnerai les noms De celles et ceux qui Sans honte ni décence Ont tracé de leurs lames Des sillons sur ma peau Oui vous saurez leurs noms Tout leur état civil Leur visages et les lieux Où ils sévissent encore Et je vous dirai tout L’illégal d’abord L’immoral aussitôt Vous les reconnaîtrez Je
339 – Les noms Lire la suite »
Avoir toujours les mains qui tremblent Et le cœur qui bat la chamade Si longtemps après ne pas me tenir droit Déglutir comme je peux Quand il s’agit de retourner sur nos pas Les lieux ont gardé des empreintes de douleur Des marques invisibles au commun Qui disent les paradis perdus Et le thorax enfoncé
338 – Toujours Lire la suite »
C’était il y a mille ans Et je n’avais pas d’âge C’était il y a deux ans Et ton sourire C’était il y a un siècle Sans question ni menaces On y croyait encore Il aurait suffi de Oh, ce n’était presque rien Un peu d’intelligence Un peu d’écoute et de patience On aurait survécu
337 – Deux ans Lire la suite »
Correspondance sans correspondante. Lettres en poste restante. Missive to miss. Je ne sais pas si c’est une nouvelle série. Mais je t’écris. Peut-être que tu te reconnaîtras, si tu existes ailleurs que dans ces lettres. Tu, Oui, mes lettres s’espacent, et j’espère que tu ne m’en veux pas trop de te laisser sans nouvelles. Je
336 – Correspondance 13 Lire la suite »
Manque. Absence. Écho des grandes salles de béton froid, vide. Le rien. L’asphyxie. Le silence haché par le tintamarre des sanglots. La solitude comme une maladie inguérissable. Il y a eu quelqu’un. On ne sait plus quand. On ne sait plus qui. Quelqu’un d’important qui valait le marbre et le velours des rideaux. Quelqu’un d’inoubliable
335 – au moins ça vit Lire la suite »
Il faisait de moins en moins souvent semblant d’aller bien. Quoi qu’incapable de prévoir la veille son état du lendemain, il se savait suffisamment robuste pour affronter n’importe quelle situation sans enjeu. Ce n’était pas suffisant pour la revoir. Pas encore. Il craignait que cela le bouscule, et si le moment était mal choisi, il