Carnet

Fragments, notes, essais. Ici, c’est un carnet d’écriture.

76 – De sa personne

En face de toi la morgue et l’assurance De celui qui ne doute pas La suffisance Qui croit avoir raison L’outrecuidance Qui te regarde de haut Et jamais ne s’interroge Ne se remet en question Et prouve par là-même Quoi qu’il dise, fasse ou transpire La petitesse, la bêtise, l’insignifiance De sa personne

74 – spectres

Enfant, il s’agissait de croire ou ne pas croire aux fantômes. C’était un jeu à se faire peur, les maisons hantées. Année après année, mois après mois, jour après jour, elles sont de plus en plus nombreuses, pourtant, et dans chaque objet posé chez soi, dans chaque photo, dans chaque cadre accroché au mur, les …

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73 – sans

Il s’agit de vivre sans toi. Sans toi toujours à l’esprit. Sans toi à l’angle de chaque rue, dans le reflet de chaque vitrine, le souvenir accroché aux carrefours, aux tables des cafés, aux plats des restaurants, sans toi dans la découpe des nuages, sans ta nuque dans la nuque de dizaines de passantes, sans …

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72 – Portraits

Si le dessinateur peut croquer dans les lieux publics les personnes qu’il croise un moment, l’écrivain peut faire de même. Pas là où je me sens le plus à l’aise, et pour ça que c’est un travail de carnet. Ici, deux textes pris sur le vif, en un temps très bref, pour tenter de saisir …

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71 – Il y a eu

Il y a eu ce temps, quand je savais chaque minute ce que tu faisais et quasiment chaque minute combien de fois tu respirais, et chaque repas ce que tu avais mangé. Il y a eu ce temps, quand je savais chaque heure et le lieu et l’occupation et avec qui et si tu étais …

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70 – Sérieux

Sont pas un peu sérieux Tes poèmes Se prennent pas pour Plus grands et plus importants qu’ils sont Par hasard Feraient pas mieux de rigoler un peu Entre les larmes Au moins ils pourraient se moquer De tout de toi du reste Sérieux Arrête un peu

69 – Et ça t’irrigue

Tu jurerais quand tu la vois te voir que son visage s’éclaire. Et ça te bouleverse. Elle te regarde, vraiment, sourit, pleinement, et oscille légèrement la tête pour te saluer d’un discret : tu es là, je suis là, et je suis heureuse qu’il en soit ainsi. Et ça t’irrigue. Il suffit de ça, de …

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68 – Le mur

Le contourner. Monter à cheval, y percer une porte, une fenêtre, une meurtrière. Le peindre. Le recouvrir d’un papier, d’une moquette, de caissons antibruit, de lambris. S’asseoir le dos contre, à l’ombre. Y faire pousser poiriers, rosiers grimpant, chèvrefeuille, vigne vierge. Y accrocher des nichoirs. Dessiner sur. Un graffiti, une fresque. Écrire un slogan définitif, …

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67 – Tu

Cet éclat, cet angle, ce relief, ces couleurs et cette profondeur m’échapperaient s’ils ne se reflétaient d’abord dans le regard que tu portes sur tout. Qu’importe comme on appelle ça, il me manquerait, sans toi, bien plus que toi : tout ce que tu mets en lumière et que j’ai le sentiment de découvrir pour …

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