69 – Et ça t’irrigue

Tu jurerais quand tu la vois te voir que son visage s’éclaire. Et ça te bouleverse. Elle te regarde, vraiment, sourit, pleinement, et oscille légèrement la tête pour te saluer d’un discret : tu es là, je suis là, et je suis heureuse qu’il en soit ainsi. Et ça t’irrigue. Il suffit de ça, de ce contact de loin, de ce silence, de ce signal juste perceptible pour sauver n’importe quelle journée de n’importe quelle catastrophe, de la moindre morosité, du terne et de l’insensé. Et si même par un hasard incongru, les heures précédentes avait eu quoi que ce soit de réjouissant, ou de simplement supportable, tu oublierais tout dans un brouillard d’indifférence, seul comptant vos yeux se croisant et ce qui te subjugue alors. Vous pourriez tout aussi bien ne rien vous dire, vous pourriez tout aussi bien vous éloigner après cet échange secret, vous pourriez chacun partir dans une direction opposée : ce qui réchauffe alors ton cœur te soulève imperceptiblement au-dessus du sol pour quelques heures, et tout peut bien s’écrouler des promesses oubliées du destin. Rien n’importe, puisqu’elle t’a offert son visage et ce sourire et ces yeux, et l’assurance absolue du bonheur qu’elle a à te croiser, elle aussi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut