114 – Déjà différent

Assis au bord du fleuve

Il passe

Tout passe

Dérive

Savoir se laisser aller

Laisser aller

Laisser

Ce qui reste, c’est presque rien

Tout en aval déjà

Au large

De la source arrivera du neuf

Bientôt

Le fleuve toujours semblable

Et déjà différent

Assis

C’est le fleuve qui change et toi déjà ailleurs

Puisque le fleuve a changé

Les troncs morts charriés au loin

Des temps calmes se profilent

Tu n’as qu’à attendre là que le flux porte à toi

Les chants du printemps

L’ombre des oiseaux migrateurs

Et que remontent les saumons en une nouvelle saison des amours

Tu auras pris racine sur cette berge humide

Tu auras trouvé ta place

Où l’on voyage sans jamais bouger

Tant que l’eau coule

Tant qu’elle ne monte pas jusqu’à te noyer

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