Assis au bord du fleuve
Il passe
Tout passe
Dérive
Savoir se laisser aller
Laisser aller
Laisser
Ce qui reste, c’est presque rien
Tout en aval déjà
Au large
De la source arrivera du neuf
Bientôt
Le fleuve toujours semblable
Et déjà différent
Assis
C’est le fleuve qui change et toi déjà ailleurs
Puisque le fleuve a changé
Les troncs morts charriés au loin
Des temps calmes se profilent
Tu n’as qu’à attendre là que le flux porte à toi
Les chants du printemps
L’ombre des oiseaux migrateurs
Et que remontent les saumons en une nouvelle saison des amours
Tu auras pris racine sur cette berge humide
Tu auras trouvé ta place
Où l’on voyage sans jamais bouger
Tant que l’eau coule
Tant qu’elle ne monte pas jusqu’à te noyer