Poèmes naïfs

Le temps et la distance Les kilomètres de brouillard Les minutes de silence Les mois et bientôt les années Il aurait fallu ça Tu crois ? Ça ne suffirait pas La profondeur des océans La hauteur des nuages Les tangentes et les méandres Les ponts abandonnés aux ruines Il aurait fallu ça Et plus Beaucoup […]

Je garde précieusement de l’histoire Un rai de lumière dans la poussière d’argent C’est impossible à attraper Et finira par se cacher dans l’ombre Il suffira pourtant d’un tourbillon D’un rayon de soleil Et la chaleur de ton regard inondera le monde Je garde précieusement de l’histoire Ce que personne ne peut me retirer Ce

Certains jours, ton absence est une brûlure qui m’écaille le derme en copeaux de charbon Ardente, tu n’appartiens qu’aux rêves qui s’estompent Aux pénombres reculées de la ville où les chiens jappent aigre après les papiers gras Ton éclat manque aux ronds-points des zones commerciales abandonnées où je rôde à la nuit Comment veux-tu que

S’en foutre un peu De celles qui ont cru savoir De ceux qui jugent Des médiocres et des pleutres Qui dès percée la surface Tremblent et cherchent l’air S’en foutre un peu De celles qui veulent la lumière De ceux aux visages satisfaits Des polisseurs de cuivre Qui voudraient que tout brille Et surtout Qu’on

Et l’oiseau dans sa cage A cessé de chanter Il a tourné la tête Vers le mur opposé Et par la porte ouverte Ne s’est pas envolé Il s’est coupé les ailes Il a limé ses serres Il s’est cloué le bec Et s’est crevé les yeux —- Et l’oiseau dans sa cage A cessé

Avoir vu la mort dans mes yeux Et entendu vos pas dans l’ombre Avoir crié M’être mordu les lèvres Puis écrasé les mains Lutter c’est le corps contre lui-même Incapable de résister À la douleur que par la douleur Et ils ont ajouté au mal Ils ont tourné le couteau dans la plaie Versé le

Il y a deux ans Il y a un an Je me souviens de chaque détail Je me souviens des difficultés De ce à quoi il a fallu faire face Chaque fois différemment Chaque fois le cœur à vif Il y a deux ans Il y a un an Ces deux samedis de septembre Ces

Tu t’es envolée Tu ne pouvais rien faire d’autre que t’envoler Tu as cette légèreté du nuage Que le vent pousse et efface Sans pluie Un banc de brouillard d’altitude Qui disparaît Des traces ? Partout Les ombres que tu as laissées Sur les murs et les prairies Aux fenêtres closes En miroir des flaques

Ce qui se produit au-delà des frontières Derrière les rideaux tirés Les murs montés à la va-vite De moellons et de chaux Ce qui doit se produire Puisqu’il se produit toujours quelque chose Parce que la répétition monotone des événements est déjà un événement Je ne peux qu’espérer que ce soit du bonheur De la

Ne plus donner signe de vie Être absent des rues grouillantes Glisser dans l’ombre Vapeur dans l’air Et se faire oublier N’avoir plus d’importance N’être plus Refuser de se battre Renoncer N’avoir plus ni chemin Ni compagnonnage Ne pas apparaître aux croisements des avenues Éviter les ruelles Ne pas tenter, surtout, le hasard N’aller nulle