Poèmes naïfs

C’est-à-dire qu’un poème Un poème Avec des sentiments C’est-à-dire qu’un poème Avec des fleurs dedans Un coucher de soleil Un éternel printemps C’est-à-dire qu’un poème C’est joli émouvant C’est beau C’est poignant C’est-à-dire qu’un poème Qui dit je t’aime pour toujours Et tes yeux ton sourire ton charme ton empire Un poème d’amour C’est un […]

La qualité de l’air est à peu près la même qu’hier à la même heure Se dit le musicien qui répète La même sérénade Jour après soir à la fenêtre ouverte De l’être aimée Dégradée La qualité de l’air A la trompette ou au saxo Dégradée se dit le peintre A la lumière tamisée de

Il ne pouvait attendre Il lui fallait de suite Ses yeux et son sourire Son rire Il lui fallait dans l’arc du regard Ses mouvements son ombre Sa présence Et parfois un acquiescement muet Trois mots Le contact imprévu de sa main sur son bras Suffisaient À justifier la journée Il pouvait alors Attendre la

Trouver la journée longue Après la page écrite Qui seule Justifie que vingt-quatre heures S’écoulent

Combien de fois Ses jambes se décroisent Et la jupe remonte Et la jupe remonte Volette Combien de fois Il faudrait ne rien voir Du jeu de dupes Du peu de jupe Plissée Ses jambes se recroisent Décroisent Et sans y croire Plisser Les yeux

En face de toi la morgue et l’assurance De celui qui ne doute pas La suffisance Qui croit avoir raison L’outrecuidance Qui te regarde de haut Et jamais ne s’interroge Ne se remet en question Et prouve par là-même Quoi qu’il dise, fasse ou transpire La petitesse, la bêtise, l’insignifiance De sa personne

Sont pas un peu sérieux Tes poèmes Se prennent pas pour Plus grands et plus importants qu’ils sont Par hasard Feraient pas mieux de rigoler un peu Entre les larmes Au moins ils pourraient se moquer De tout de toi du reste Sérieux Arrête un peu

Pour écrire un poème il faut Aller à la ligne Mais pas toujours Tout jour, tous les jours, jouer tout Parfois le poème n’y va pas A la ligne Et reste en prose En pause, il geste en pause Le poème fait ce qu’il veut C’est même à ça Qu’on le reconnaît Il ne respecte

Si le poème t’émeut Tu l’aimes Si le poème t’aime C’est mieux

Comme il y avait un poème qui trainaitTu l’as ramasséTu l’as luTu en as fait une cocotte en papierQui s’est envolée Il ne t’est rien restéQue la mémoireDes mots sur ses ailes et son bec Partis nicherAu creux d’un cœurQue tu voudrais connaître