Poèmes naïfs

C’était il y a mille ans Et je n’avais pas d’âge C’était il y a deux ans Et ton sourire C’était il y a un siècle Sans question ni menaces On y croyait encore Il aurait suffi de Oh, ce n’était presque rien Un peu d’intelligence Un peu d’écoute et de patience On aurait survécu […]

Tu ne devrais plus hanter mes journées Je ne devrais plus te voir dans les reflets Dessinée dans les fumées du matin Halo de brume entre chien et loup Je ne devrais plus reconnaître tes silences Dans le silence de la nuit Ni ton rire dans le vent qui agite les branches Ce ne devrait

C’est un combat de chaque jour Que le silence Une bataille gagnée heure par heure Ne pas t’écrire M’accepter spectre Et me taire et me terrer Dans l’ombre Retenir mes doigts sur les claviers Qui tremblent …chut Ne rien dire Disparaître Finir par être À peine

Respirer D’abord respirer Il reste certains jours Un poids sur la poitrine Impossible à bouger Il faut attendre Quoi ? La légèreté Elle reviendra bien Quelques heures et puis s’en va On n’aurait jamais dû laisser faire

Cicatrices à l’envers de ma peau Et brûlures fantômes Les douleurs invisibles Béances de chair à vif Où s’égraine le sel du temps La torture est constante J’ai recouvert les plaies D’une pommade acide Je ne veux pas guérir Ce serait oublier Je gratte et j’arrache les croûtes Je tends mon flanc blessé Au bec

L’encre mêlée de larmes Ne sèche pas Elle coule sur la page Jusqu’aux marges Et dilue le message Étale le chagrin Les lettres rondes comme des bouées Tremblotent entre les lignes Les mots bavent et le papier gondole Tu ne pourras rien envoyer Qu’une aquarelle de bleus délavés Une lettre de rupture Illisible

On n’effacera pas les meilleurs moments Pas les fois où tu es venue vers moi Visiblement heureuse que je sois là Manifestement joyeuse de pouvoir me dire La solution d’un problème La réponse à la question La chose qui poursuivait la conversation de la veille De quelques jours plus tôt Tu as été contente de

Que croyez-vous qu’il me reste Après le passage du soc Profond dans ma poitrine ? Que crois-tu qu’il me reste Quand vous avez tout pris Sans vous soucier de rien ? Que crois-tu donc qu’il reste ? À peine assez de force pour ramper hors des flammes Tout juste l’énergie de happer l’air encore C’est

Patienter quelques instants Le temps D’un poème de métro Régulation de trafic Debout dos à la porte Je vois bien Ton absence Sonnerie On repart

S’en être pris plein la gueule Et quoi ? Finir par se relever Pas tout à fait Se redresser Un peu Et respirer S’en être pris plein la gueule Être resté au coin du caniveau Avoir demandé pitié Voulu que ça s’arrête À n’importe quel prix Même l’honneur Ce moment où l’on s’est dit Même