217 – Absence

Il reste à peine une ombre sous un pont

Une trace

Le souvenir d’un passage

Et dans l’acier noir d’un amarrage possible

Le creux d’un dos trop longtemps appuyé

La rouille qui affleure là où l’on a pleuré

Il reste une ombre une trace

Quelque chose s’efface

Que je sais toujours là

Il reste une apnée éternelle

L’impossibilité de reprendre son souffle

La pression sur la poitrine qui cloue aux berges

Il reste aussi

Le souvenir d’une légèreté

Comment l’on a effleuré le ciel

Avant de se noyer

C’est dans l’ombre sous le pont

Le dernier éclat d’une lumière que l’on est seul à voir

Un regret

La dernière bouffée d’oxygène avant le grand plongeon

Comment l’on a pris la chaleur du soleil sur les épaules

Et l’on s’est brûlé

Puis le froid les bourrasques et l’orage

Il reste à peine une ombre sous le pont

Et comment se laisser glisser par le fond

C’est dans l’ombre la vie ratée

C’est regarder couler la Seine où l’on a navigué

La Seine lourde des larmes de tous les poètes

La Seine noire du sang désespéré

Sous tous les ponts la Seine et nos amours

Coulent

La houle a bientôt tout emporté

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut