Journal – 14

25/01/22
Bonne nouvelle : Politique et langage de George Orwell est disponible en édition de poche (Folio). Pour seulement 2 €, avec quelques autres textes comme des pépites. Cela se déguste avec plaisir, et, surtout, on a accès à un texte fondateur de l’écriture claire. Un texte que je cite fréquemment dans mes interventions, et qui était jusque-là disponible dans la moins accessible édition de La Pléiade. Un texte à recommander à tous, comme un réflexion sur l’usage utile de la langue. Alors oui, la langue n’est pas que ça, mais, déjà, si chacun savait tenir cette ligne claire avant d’ajouter des flonflons, on y gagnerait beaucoup.

26/1/22
De l’importance des encouragements. Le projet en cours est un projet de longue haleine. C’est une mosaïque dont j’ignore encore l’aspect final et dont je pose chaque carreau de faïence quotidien dans une indifférence assez générale. Et peut-être assez polie. Il faut dire ici l’importance des quelques mots d’encouragement, et de ceux qui s’y risquent. D’autant qu’on a de l’estime pour eux. Ce n’est pas grand-chose, mais quand on avance dans le désert, ces mots, ces soutiens, c’est ce qui vous aide à avancer, c’est ce qui donne du sens, et qu’importe qu’ils ne soient pas des milliers au bord du chemin à vous pousser à avancer. Ils sont là, les quelques-uns qui comptent, et commentent l’avancée des travaux. Merci pour ça.

27/1/22
Le dispositif. Il faut en écriture faire confiance au dispositif. Une fois celui-ci posé, s’y tenir. Il n’y a plus alors de question à se poser. S’en poser quand même. Mais le dispositif est une réponse. Ecrire de telle façon, selon telles contraintes, à tel rythme, dans telles conditions. Tout cela on l’a fixé soi-même. C’est comme cela qu’avance Le Catalogue 2022. Et plus rien n’a d’importance, le dispositif est là. Si cela semble insensé, ce n’est pas grave : respecter le dispositif. Alors, chaque semaine découper six carrés dans le vrai catalogue hebdomadaire des promotions, associer à chacune un prénom (alternativement féminin et masculin), écrire un texte qu’on pourra lire en moins d’une minute, avec ce qu’on peut d’humanité.Le dimanche, enregistrer les sons, monter les vidéos, programmer les publications. Chaque matin tôt, passer sur le site, la chaîne Youtube, associer les éléments, mettre à jour la page d’accueil, programmer les réseaux sociaux (juste avant l’entrée quotidienne du journal). Le mardi, en plus, programmer la lettre d’information pour la fin de journée. Et ainsi de suite pendant un an. Ce qui se construit est un imprévu généré par le dispositif.

28/1/22
L’écriture des textes du Catalogue 2022 se fait le vendredi et le samedi. L’enregistrement des sons le samedi après-midi. Le montage et la programmation des publications le dimanche. Il y a des variations, mais c’est l’idée générale. La première série de sept a été écrite d’une traite, ou presque. C’est parfois plus difficile. Ce vendredi matin, je bloque sur un objet particulier, des ciseaux cigognes, des ciseaux de brodeuses. Alors je perds un peu de temps à me documenter. C’est comme ça. Je choisis parfois les objets parce que je suppose leur potentiel à ouvrir des histoires. Le potentiel est là. Mais ça ne fait pas encore d’étincelles avec le prénom du jour. Amaury. C’est sa grand-mère qui brodait, ou lui qui s’y met juste ? Ces ciseaux, c’est la boîte à souvenirs qui s’ouvre ou un avenir qui se dévoile ? Bref, j’ai des soucis que le dispositif ne résoud pas. Et des échos de texte à texte qui petit à petit prennent forme. Et si c’était Claudine, la femme de la veille, la grand-mère d’Amaury ? Je tiens un fil.

29/1/22
Ces quatre dernières semaines, ma chaîne Youtube a dépassé les 3 000 vues. Cela correspond aux visionnages depuis le lancement du projet Le Catalogue 2022 (une vidéo de moins d’une minute par jour). Alors, oui, je regarde les statistiques, et oui, ça m’intéresse de voir comment ça évolue. Il y a deux jours j’ai discuté avec une youtubeuse qui a plus de 50 000 abonnés. Elle-même ne comprend pas vraiment pourquoi Youtube fait décoller certaines vidéos plus que d’autres. Même quand on fait tout très bien, ce n’est pas gagné. Et cela n’a pas forcément à voir avec l’intérêt de la vidéo, non : l’algorithme auquel on ne comprend rien donne plus à voir certains contenus que d’autres. Et ça reste un mystère. Ce qui attise un peu ma curiosité. Du coup, je regarde les statistiques. Et comme je suis un peu joueur, j’ai envie que les chiffres augmentent.

30/1/22
Très gros plaisir de lecture en cours avec Comment faire disparaître la terre ? d’Emmanuelle Pireyre. Totalement ancré dans la logorrhée du temps présent, et totalement décalé. Sa Femme de trente ans comme un personnage moyen, un double, un reflet dans son miroir, et tout ce qui est issu là du meilleur de l’absurde. Vraiment un livre superbe à l’humour parfaitement maîtrisé. Alors, oui, j’ai un peu de retard, cela date de 2006. Mais c’est une joie de savoir tout ce que je n’ai pas lu et qui, comme celui-là, m’attend encore.

31/1/22
Plongée hommage dans les Innocentines de René de Obaldia. Un recueil pour les enfants, à hauteur d’enfant, et une magie incroyable : ça marche sans qu’on sache bien pourquoi ni comment. Il suffit de se laisser porter. Le monsieur est mort ce 27 janvier, il préparait son coup depuis longtemps : il avait 103 ans. René de Obaldia apparaissait souvent sur mes réseaux sociaux, en photo, toujours vaillant, et je me souviens m’être dit, la première fois que je l’y vis : tiens, il est encore vivant ? Je ne le ferai plus.

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