157 – Les mots de la colère

Cette page s’enrichira sans doute, peut-être jour après jour, de mots de la colère. De vraies définitions, et les miennes, et des exemples. Oui, il y a de la colère. Et donc, des mots. Il faut bien un endroit pour les stocker.

Bêtise : [En parlant d’une pers.] Manque d’intelligence et de jugement. C’est sa bêtise qui l’a perdu (Ac. 1835-1932, BESCH. 1845). « La bêtise humaine est un gouffre sans fond, et l’océan que j’aperçois de ma fenêtre me paraît bien petit à côté. » FLAUBERT Correspondance, 1875, p. 208. Attitude involontaire dont on se rend compte toujours trop tard. « Sa bêtise a fait d’énormes dégâts sans qu’il s’en rende compte. »

Consentement : Autorisation, accord donné à un acte légal. L’un des voisins ne peut, sans le consentement de l’autre, pratiquer dans le mur mitoyen aucune fenêtre ou ouverture (Code civil, 1804, art. 675, p. 123) – Action de donner son accord. La divulgation de certaines informations sans consentement de la personne concernée est illégale.

Couardise : manque de courage dans le comportement. Synon. lâcheté, peur, pusillanimité; anton. hardiesse, héroïsme. La plus grande couardise consiste à éprouver sa puissance sur la faiblesse d’autrui (AUDIBERTI, Mal court, 1947, II, p. 166). Type de comportement qui consiste à préférer éviter le dialogue et à couper les ponts lorsqu’un interlocuteur souhaite discuter d’un point litigieux. Ex : « Sa supérieure hiérarchique fit preuve d’une incroyable couardise, au mépris de la santé de son subordonné. »

Harcèlement : Poursuite incessante qui fait subir des désagréments physiques. Le harcèlement constant des moustiques et des tsé-tsé nous fait abandonner Liranga sans regrets (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 708). – agissements répétés pouvant entraîner, pour la personne qui les subit, une dégradation de ses conditions de travail pouvant aboutir à ou une altération de sa santé physique ou mentale.  » : Mise à l’écart du « comité directeur », obligation à prendre ses congés afin de écarter le salarié de ses fonctions, retrait de mission, surcharge de travail sont quelques uns des éléments constitutifs du harcèlement qui peut conduire à des problèmes de santé mentale.

Humanité : Bonté, bienveillance de l’homme pour ses semblables. Acte, œuvre d’humanité; manquer d’humanité. Les tortures et autres barbaries, contraires à l’humanité (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 267) – Se retrancher derrière la technique ou le droit pour excuser son absence d’humanité.

Humilier : Faire apparaître quelqu’un (dans tel ou tel de ses aspects) comme inférieur, méprisable, par des paroles ou des actes qui sont interprétés comme abaissant sa dignité. Synon. rabaisser; anton. Nous sommes des fonctionnaires! mais on nous humilie. Dans les Q.G., on nous fait nettoyer et enlever les ordures (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 129) – Abaisser quelqu’un par le mépris. « Ils auraient pu te prévenir de l’annulation du rendez-vous, c’est une façon de d’humilier. »

Hypocrisie : Caractère d’une personne qui dissimule sa véritable personnalité et affecte, le plus souvent par intérêt, des opinions, des sentiments ou des qualités qu’elle ne possède pas. Synon. dissimulation, duplicité, fausseté, fourberie, patelinage (vx). Je n’accuse pas ces messieurs d’hypocrisie, je les crois sincères (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1061) – Comportement d’une personne qui adopte un comportement qu’elle dénonce chez les autres. « Elle dénonce la violence et l’exerce dès qu’elle a un peu de pouvoir : hypocrisie. »

Incompétence : Manque de compétence. Naïve, singulière incompétence. « Le dévouement, néanmoins, ne peut excuser l’incompétence ni assurer l’immunité en face de flagrantes erreurs de méthode » (Civilis. écr., 1939, p. 24-16). – Absence de connaissance ou d’expérience d’un domaine. « Il ignorait tout du management, mais son incompétence était masquée par une capacité rare à courber l’échine.« 

Insulte : Paroles ou attitude (interprétables comme) portant atteinte à l’honneur ou à la dignité de quelqu’un (marquant de l’irrespect, du mépris envers quelque chose). Synon. injure, offense. Ce geste lui apparut comme une insulte à l’amitié (RADIGUET, Bal, 1923, p. 113). – Acte ou parole volontairement outrageante ou blessante. « Lorsqu’elle le traita de petit dictateur, il estima préférable de mettre fin à la conversation. »

Légal : Qui est conforme à la loi, à la législation; qui est prévu, désigné par la loi. Moyens légaux; voies légales. On détermine la densité légale d’un moût en degrés-régie par lecture directe sur un densimètre légal plongé dans un moût (Industr. fr. brass., 1955, p. 9). ) – nul n’est censé ignorer ce qui est légal. Il croyait prendre des décisions légales, mais il n’avait aucune culture juridique.

Management : Ensemble des méthodes d’organisation efficace (définition et partage des responsabilités) et de gestion rationnelle (en fonction d’objectifs ou de programmes fixés) employées dans la direction d’une affaire, d’une entreprise – Le management veille à la répartition des rôles, de la charge de travail, des objectifs. Fixer des objectifs irréalisables est une erreur de management.

Médiation : Entremise destinée à concilier ou à faire parvenir à un accord, à un accommodement des personnes ou des parties ayant des différends. Synon. arbitrage, conciliation, bons offices. Entreprise, offre de médiation; médiation de l’O.N.U.; offrir, présenter sa médiation; refuser la médiation de qqn; médiation diplomatiqueL’émir, pris au dépourvu, fut obligé de se retirer dans le Huran, et invoqua la médiation du pacha, dont il flatta l’avarice et la cupidité (LAMART., Voy. Orient, t.1, 1835, p.265). – Deux raisons peuvent expliquer le refus d’une médiation : le manque de confiance ou l’absence de volonté de compromis.

Mensonge : Affirmation contraire à la vérité faite dans l’intention de tromper. Synon. craque (pop.), bobard (fam.), boniments (fam.), histoires (fam.), menterie. – Parole contre parole, seule la confiance peut savoir de quel côté est le mensonge. « Elle nia avoir proféré une insulte et l’on préféra ne pas déterminer qui avait dit un mensonge. »

Mourir : Cesser d’exister, perdre la vie. Je ne veux emporter en mourant que l’espoir d’être regretté par toi (LA MARTELIÈRE, Robert, 1793, v, 3, p. 60) – Comme la branche morte n’empêche pas l’arbre de pousser, mourir ce n’est pas toujours complètement. J’ai vu mourir des choses en moi et je ne serai jamais plus totalement vivant.

Responsabilité : Obligation faite à une personne de répondre de ses actes du fait du rôle, des charges qu’elle doit assumer et d’en supporter toutes les conséquences. Mon enfant, en te donnant ce conseil, j’assume une responsabilité lourde, je m’en rends compte (BERNSTEIN, Secret, 1913, I, 7, p. 11). – Dans l’administration, la responsabilité est une position qui donne des pouvoirs décisionnels et dont on doit rendre compte. « Elle accepta des responsabilités qui dépassaient ses capacités, les conséquences ne se firent pas attendre.« 

Rupture : Interruption qui affecte brutalement le cours de sentiments, de situations, d’événements, etc., inscrits dans la durée. [Hulotresta convaincu de la rupture de cette heureuse paix due au génie de Hoche et dont le maintien lui parut impossible (BALZAC, Chouans, 1829, p. 21). – La rupture est parfois conventionnelle, comme l’armement. Les dégâts seraient moins considérables. Tout dépend de comment l’on s’en sert.

Silence : Fait de ne pas parler, de se taire. Silence absolu, complet, prolongé, recueilli, religieux; long, lourd, profond silence; demander, obtenir, rompre le silence. « C’était cela sa résolution, cette volonté subitement arrêtée de ne rien lui dire. Et lui, le pauvre enfant, qui n’était venu chercher cette certitude que pour avoir le droit de lui parler! Dans le moment même qu’il savait, il s’astreignait à oublier; il se condamnait au silence » (G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 26). – Acte de violence dont l’inertie s’oppose à celui qui souhaite le dialogue. Le silence peut tuer. « La violence du silence est proportionnelle à la nécessité ressentie du dialogue.« 

Valeur : ce qui est beau, bien, vrai, juste. Valeurs esthétiques, morales, sociales; valeurs absolues, relatives; valeurs communes, humaines, individuelles, universelles; valeurs d’un milieu, d’une société, d’une époque; valeurs de (la) gauche; hiérarchie, changementDevant le charnier des valeurs mortes, nous découvrons que les valeurs vivent et meurent en liaison avec le destin. Comme les types humains qui expriment les plus hautes d’entre elles, les valeurs suprêmes sont des défenses de l’homme (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 631). – Principe moral défendus ou portés par une personne donnée. Les valeurs sont plus faciles à afficher qu’à appliquer.

Violence : Acte(s) d’agression commis volontairement à l’encontre d’autrui, sur son corps ou sur ses biens. L’homme de bonne foi supporte la contradiction parce qu’elle seule fait naître l’évidence. La violence est l’argument du mensonge (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 112). – Les violences involontaires existent. Face à la violence, chercher le dialogue. Ne pas le trouver.

Méthode : cut de définitions du TLFI, et ajouts personnels. N’hésitez pas à proposer vos mots de la colère en commentaire. Tout ce qui se dit ici n’est pas ailleurs. Et c’est déjà ça. Ce lexique, ici dans le carnet public, comme un réservoir pour le livre en cours d’écriture. Il faudra qu’il y ait de la colère, aussi.

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