110 – Un des siens

Tu marcherais des heures

Sous la pluie

Protégé du froid

Par l’alcool au goulot

D’une bouteille en plastique volée

Tu te sentirais à peine tituber

Dans la nuit

Et crierais aux étoiles les noms maudits

De dieux oubliés à moitié morts

Dans des cavernes sans miracle

Tu tomberais au sol

Sous des cordes si raides

Et quoi, il n’y a pas plus bas ?

Que tu voudrais t’y pendre

Tu vomirais peut-être, et pisserais sous toi

Personne pour voir ça

Serré dans un coin d’ombre pour masquer tes sanglots

Tu verrais dans les gouffres ouverts au milieu des villes

Des raisons de désespérer un peu plus

Toucher le fond ? Un cauchemar

Quoi, on peut encore creuser

Tu hurles à la lune les insanités qui te servent de poèmes

Les horreurs qui ruinent ton musée

Les grincements qui te sont symphonie

Tes plaies suintent sans bruit

Il y poussera bientôt des fleurs

Quand dissout en humus au bas d’une façade

Tu seras le fumier idéal où

Le chien errant lèvera la patte

Reconnaissant un des siens

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