1er septembre
Il y a un plaisir de lecture dans le tirage limité d’un ouvrage qui a quelque chose de coupable : je profite d’un luxe que peu pourront s’offrir. Parce que la matière est rare. Il ne s’agit pas du plaisir du bibliophile ou du collectionneur. Il s’agit de ce dire : la personne qui a écrit ce texte a choisi de n’en imprimer que 500 exemplaires, et j’ai la chance d’en avoir un entre les mains. Je le lis. J’y trouve de l’intérêt et j’y prend du plaisir. Merci. Il faudrait rendre les livres rares. Interdire les gros tirages qui répondent aux phénomènes de masse. Créer de la rareté, et donc de la valeur. Qu’on ne puisse imprimer plus de 500 exemplaires de chaque livre. Que chacun ne soit pas plus cher, mais profite totalement à l’auteur. Un monde d’auto-édition à tirage limitée. Seuls quelques chanceux auraient mis la main sur un chef d’oeuvre. Le prix, aussi, serait bloqué, et toute spéculation sur le livre prohibé. Tout profit interdit. Est-ce qu’on peut imaginer un monde sur cette base ? Science-fiction. Mais je suis au milieu d’un livre rare, 500 exemplaire tout juste. Un livre qui aurait sa place dans cette fiction.