27 février – Honorine

Je m’habille comme je veux. Comme je veux. Pas féminine ? Et puis quoi encore ? Un vieux sweat à capuche informe, si je suis bien, c’est tout ce qu’il me faut. Ma mère pleure, ma grand-mère ricane, mon père lève les yeux au ciel. Mais c’est quoi, l’histoire ? Un bustier ? Un décolleté ? L’échancrure d’un corsage ? Oh ! Et pourquoi pas une jupe, aussi, une jupe plissée, et puis des soquettes. Non. Ce n’est pas moi. Moi, c’est sweat à capuche et T-Shirt XL. Un pantalon. Et puis zou. On n’a pas de temps à perdre avec tout ça. Ma mère peut bien faire couler son rimmel et baver son fond de teint. Si je suis heureuse comme ça, ça regarde qui ? C’est l’affaire de qui, comment je m’habille ? Je ne vais pas me déguiser pour leur faire plaisir. Les fringues, ce n’est pas mon truc. Être à la mode, le cadet de mes soucis. C’est bon pour le boeuf, la mode. Voilà. Et je n’ai aucune envie de faire partie du troupeau. Qu’on me laisse tranquille.

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