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165 – Cauchemar

Le poème s’écrit le soir

Juste avant le sommeil

À mots choisis qui préparent

Le terrain du cauchemar

Des mots précis

Qui disent la douleur

Que berce la souffrance

L’absence de réponse qui a fait s’écrouler les digues

Le refus du dialogue

Qui a fait se rompre les amarres

Et tout s’est écroulé dans un silence de ouate qui étouffait les cris

Étouffer

Asphyxié

Etranglé

Le poème qui s’écrit est tétanie des poumons sans air

Cloué au matelas

Le poème est irrespirable coussin plaqué sur le visage

Noyade

Comme on coule en rêve incapable de réagir

Comme on coule dans les courants putrides

Aspiré

C’est mourir cent fois broyé sous des blocs en béton

Des paquets d’eau

Recouvert de tonnes de sable

Paralysé

Écrasé par les mètres cube de ciment près à figer

Jusqu’à ne plus pouvoir bouger ni respirer

Et surtout ne plus vouloir

Glisser vers les abysses sans fond

Ce sort, après tout, en vaut bien un autre

Qu’on disparaisse sous la pression des masses

Qui serait-on pour résister ?

Qui serait-on pour ne pas imploser ?

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