Raconter à la carte

Je suis depuis longtemps convaincu qu'on peut raconter des histoires avec Google Map. Des histoires vraies, comme des fictions, et, pourquoi pas, sa propre histoire. La carte devient la porte d'entrée de l'histoire, dans la colonne de gauche, on classe les lieux dans l'ordre chronologique où s'y déroulent les événements, sur la carte, on pointe ces lieux, et pour chacun on raconte, à force de textes, d'images et de liens, ce qui a pu s'y passer. Je l'ai expérimenté pour un fait-divers, cela fonctionne bien, croyez-moi sur parole.

A partir de là, tout est ouvert. Et l'on peut s'affranchir de la chronologie dans la narration en proposant dans la colonne de gauche les événements dans l'ordre que l'on souhaite. Sachant, évidemment, que le lecteur, lui, naviguera via la carte ou la liste, comme bon lui semblera. Les opportunités narratives semblent nombreuses. Et, sauf erreur de ma part, peu explorées.

Reste le domaine de l'autobiographie, et de ce que la carte permet de découvrir sur soi-même. J'ai tenté l'expérience, dans les grandes lignes. Placer sur la carte les grandes zones qui représentent pour moi quelque chose : là où j'ai vécu, aimé, travaillé, là où les souvenirs sont forts, où la famille est passée. Des lieux qui représentent pour moi et mes proches quelque chose, sans qu'il soit nécessaire d'en dire plus aux autres.

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Ce que révèle la carte ? Un périmètre de vie, d'abord. Un périmètre plus restreint que celui d'autres. Plus étendu que d'autres encore.

Cela reste tracé à grand traits, mais on imagine déjà la possibilité d'affiner le travail. De dresser une carte toujours plus précise, au numéro de rue près. Avec ces photos qui croupissent dans les albums, avec ces textes écrits ça et là… Et le vertige d'une carte toujours plus précise où je pourrais me promener dans mon passé. Et m'y perdre.

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Map3 Cette carte là, de moi décalqué sur le territoire n'intéresserait pas grand monde, évidemment. Mais, sans aller jusqu'au délire d'un absolu inatteignable, se profile bien des possibilités narratives. Et l'utilsation des gammes de couleurs, de formes, des possibilités de programmation, d'adaptation graphique… Qui les explore déjà ? Qui va poursuivre l'exploration ?

A noter, un peu dans l'esprit de tout cela, The Atlas of Fiction, un site qui, à partir des carts Google tente de répertorier les occurrences des liens chez les grands écrivains, encore embryonnaire, mais intéressant dans la démarche.

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