Créativité : la technique du dodécaèdre régulier

Le dé à 12 faces est le jaune
Le dé à 12 faces est le jaune

Un dodécaèdre est un volume à douze faces. Il est dit régulier lorsque les douze faces sont semblables. Des pentagones. J’en utilisais un, il y a fort longtemps lorsqu’au collège, et un peu ensuite, je jouais à Donjons et Dragons. On allait alors jusqu’au dé à 20 faces. Mais c’est le dodécaèdre qui nous intéresse ici. Il est depuis longtemps utilisé dans les exercices de créativité.

Créatif de chocTout nous vient de Roger Von Oech, un consultant en créativité, dans son livre «Créatif de choc» (Préface de Jacques Séguéla dans l’édition française, c’est vous dire si ça date). Sa méthode consiste à construire un dodécaèdre et à jouer avec. Ok… Si cela suffit à stimuler sa créativité, pas tout à fait sûr que cela fonctionne avec tout le monde.

Mais le hasard est un vecteur puissant pour trouver des solutions aux problèmes (pour mémoire, relisez donc mon article sur l’art de tirer à pile ou face). Un coup de dé, et deux idées que vous n’auriez pas liées se répondent, en créant une troisième. C’est une méthode de créativité éprouvée.

La première étape consisterait à imprimer, et à réaliser son propre dodécaèdre. Vous trouverez sans peine des patrons pour cela sur le web. Il y en a aussi un à photocopier dans « Créatifs de choc », mais ce n’est pas très pratique avec ma version au format poche…

L’idée de personnaliser ensuite les dodécaèdres vient du site Creativite.net. Je vous propose de vous en saisir de deux façons différentes. D’abord afin de vous servir de starters pour trouver des titres d’articles.

La recette est la suivante :

  • imprimez deux dodécaèdres réguliers
  • sur un tableau blanc tracez deux colonnes. En tête des colonnes écrivez les deux mots clefs qui vous semblent résumer l’article. Pour un match de tennis ce sera par exemple : tennis, et le nom du vainqueur (disons Nadal). Dans la première colonne la liste des douze premiers mots qui vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez au premier mot. Procédez de même pour le deuxième mot dans la deuxième colonne.
  • sur les faces d’un des deux dodécaèdres, recopiez les mots de la première colonne.
  • sur les faces de l’autre dodécaèdre, recopiez les mots de la deuxième colonne.
  • lancez ensuite les dodécaèdres.

Vous avez sous les yeux deux mots : filet et taureau, par exemple. A vous d’imaginer maintenant un titre avec ces deux mots.  L’histoire ne dit pas que vous trouverez le meilleur titre possible ainsi, mais la démarche, répétée, est comme un exercice de gymnastique qui vous aidera à trouver des titres percutants et originaux. Et parfois sans dodécaèdre.

Deuxième façon d’utiliser les dodécaèdres : pour imaginer des actions de communication originales. Votre créativité éditoriale fera le reste. La recette est la suivante :

  • imprimez deux dodécaèdres réguliers
  • sur les faces d’un des deux dodécaèdres écrivez l’ensemble des canaux de diffusion dont vous disposez. Il se peut que votre liste soit plus longue que les douze faces du volume : Instagram, Facebook, Snapchat, affichage, spots télé, relations presse, etc.
  • sur les faces de l’autre dodécaèdre, écrivez l’ensemble des cibles auxquelles vous êtes susceptibles de vous adresser. Là, tout dépend encore de votre contexte. Vos cousins, les électriciens de Normandie, les sage-femmes de l’hôpital dont la charge de la communication interne vous revient, etc.
  • lancez ensuite les dodécaèdres.

Sur l’un vous aurez un canal, sur l’autre une cible. Vous devrez ainsi utiliser Snapchat pour adresser votre message aux sages-femmes, ou un spot télé pour parler à vos cousins.

Ce n’est généralement pas le canal auquel vous auriez initialement pensé pour vous adresser à la cible en question. Mais ceci posé, n’y a-t-il pas quelque chose à inventer ? Un moyen à trouver ? Une action à laquelle vous n’auriez jamais pensé.

A vous d’inventer le projet éditorial, l’action de communication correspondant à la cible et au canal désignés par vos dodécaèdres.

Voilà un atelier que je me fais fort de mettre en place lors d’une prochaine formation, et l’on va voir ce que l’on va voir.

Post-scriptum : je vous accorde que les exercices de créativité ont parfois l’air un peu artificiels, mais ils sont là pour aider. Au bout d’un moment, on n’a plus besoin de lancer les dés pour laisser venir à soi les idées.

Post-post-scriptum : si les questions de créativité éditoriale vous intéresse, n’oubliez pas de vous inscrire à la newsletter.

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