2 septembre – Ingrid

C’était mieux avant, non ? Quand on chauffait les serres pour avoir des tomates en saison, et le bon goût d’antan et les couleurs qui nous mettaient du baume au cœur. C’était le bon temps : il n’y avait même pas à se baisser pour profiter de tout. J’ai aimé ça, et je me souviens des assiettes qui débordaient, des buffets à volonté, des thermostats qu’on n’avait qu’à tourner et de l’eau chaude à toute heure de la journée. On se plaignait déjà lorsqu’on ne trouvait pas de mangue à l’étalage. Les ananas arrivaient par avion, et l’on ajoutait du beurre aux pâtes, et du fromage à la sauce tomate. Et l’on se resservait. C’était ça, le goût d’antan. On n’arrivait pas à finir les plats, pas à vider les frigos, et on ne comptait pas, et rien ne comptait, et l’on desserrait sa ceinture à la fin du repas, en essuyant au coin des lèvres un peu du miel qui coulait. Ça, c’était avant. C’était le bon goût d’antan.

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