Zahia et le zeugme

Victor Hugo est cité dans tous les articles sur le zeugme. Son "vêtu de probité candide et de lin blanc" Zahia est un des exemples les plus classiques du genre, où sont mis au même niveau une qualité morale, et un élément matériel. Ce n'est évidemment pas à Zahia que l'on pense en lisant Hugo. Pourtant, on nous rapporte que le journaliste du Paris-Match qui mit la jeune fille à la une en pleine tourmente Ribery osa détourner le zeugme à propos de Zahia :

« vêtue de probité candide et de cheveux trop blonds »

On admire, même si l'alexandrin est au passage plus que tordu.  Et l'astuce qui consiste à décrire la jeune femme vêtue de telle façon qu'on la devine nue, car, chez Victor Hugo, ce qui habille, littéralement, c'est le lin, remplacé ici par l'unique chevelure…

Notons au passage qu'il n'est pas facile de placer deux mots commençant par la lettre z dans un titre aussi court, et l'on est assez content d'avoir réussi.

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