1er novembre
48 heures avant le départ pour 4 semaines de résidence à la maison Julien Gracq. Prendre une décision. Emporter ou ne pas emporter de livres ? Il y a là-bas une bibliothèque qui me sera accessible. Celle de Gracq, additionnée des publications des résidents antérieurs, et d’autres livres encore, choisis un à un. Largement de quoi lire, de quoi découvrir. La seule raison ? J’animerai sur place un atelier d’écriture. Comment faire sans les livres, au moins, pour ça. Et si je faisais confiance au déplacement pour trouver, sur place, ce qui conviendra aussi à l’animation. Je crois n’avoir pas encore décidé. Mais je crois aussi que me poser la question c’est décider un peu, déjà.
2 novembre
Je repense à ce qu’on m’a fait traverser et qu’on aurait dû m’éviter. Rien qui justifie ça. Et, alors que tout va de mieux en mieux, il reste cette béance. Au fond de cette béance, tapis dans l’ombre, leurs visages, leurs mots. C’est flasque, poisseux, mortifère. La honte suinte toujours aux parois. Et mon incrédulité encore : comment ont-ils pu ? Il n’y a pas de jour où je n’y pense pas. Cela viendra.


