Journal – février 2024

1er février

Je ne suis plus salarié. La dernière expérience m’a fait perdre beaucoup du peu de confiance que j’avais en l’humanité. Où même les personnes avec le plus de valeurs apparentes se conduisent mal. Là, précisément, où j’avais cru que cela ne pouvait pas arriver. Mais c’est à ça que servent les expériences, à tirer des conclusions, ou, au moins, à valider des hypothèses. Ici, celle que le pouvoir, entre les mains les mieux intentionnées, finit immanquablement par conduire à faire n’importe quoi (je sais, j’aurais pu m’épargner l’expérience, l’hypothèse avait déjà été validée par d’autres, maintes fois). Essayer de passer à autre chose. L’écriture. Le livre. 1er février 2024, premier jour du reste de ma vie, comme ils disent, les professionnels du baratin.

2 février

Couardise : manque de courage dans le comportement. Synon. lâcheté, peur, pusillanimité; anton. hardiesse, héroïsme. La plus grande couardise consiste à éprouver sa puissance sur la faiblesse d’autrui (AUDIBERTI, Mal court, 1947, II, p. 166). Type de comportement qui consiste à préférer éviter le dialogue et à couper les ponts lorsqu’un interlocuteur souhaite discuter d’un point litigieux. Ex : « Sa supérieure hiérarchique fit preuve d’une incroyable couardise, au mépris de la santé de son subordonné.« 

3 février

Les critiques de Parfois l’homme se succèdent, lentement mais sûrement, et ces retours de lecture sont positifs. Cela met du baume au coeur (important, parce que la confrontation à la bêtise, par ailleurs, continue de remuer le limon). Deux interviews radios programmées la semaine prochaine, une la semaine suivante, une soirée de lancement en librairie, et une autre rencontre avant la fin du mois. Commencé à travailler à une lecture pour début mars. Tout ça est bien (et ça me sauve, à vrai dire, tant le reste est désespérant). Devrait permettre de laisser la crasse de 2023 derrière soi. C’est déjà une perspective.

4 février

Hier soir, voir Jacques Weber dans Ranger de Pascal Rambert. Un seul en scène poignant. J’avais eu la chance, comme j’aime le faire, de n’avoir rien lu avant. Et donc découvrir petit à petit le dévoilement. L’écriture est subtile, forte, précise. L’interprétation est d’une maîtrise stupéfiante. Comme Weber entraine le spectateur dans ses histoires entremêlées, et la fin inéluctable. Un pièce sur l’amour (le grand), la subversion (et la soumission, on se soumet toujours trop) et sur l’écriture (on n’écrit jamais assez). Un moment magnifique.

5 février

C’est la semaine de sortie de Parfois l’homme. Jeudi soir. Me concentrer là dessus du mieux que je peux. Avec le plus de sincérité possible. Livre écrit en 2021. Retrouver le flux, l’humeur, l’ironie. Arriver devant les lecteurs avec une photo vieille de trois ans et leur dire : voilà, c’est moi. Mais le type d’alors avait quoi en commun avec celui d’aujourd’hui ? Pour ne parler que de ça, déjà, il n’avait pas publié de roman et son éditeur ne lui avait pas dit : « vous êtes un écrivain ». Ça change tout.

6 février

Journée blanche, hier. De ces journées dont rien ne sort (ni moi de la maison). Trois tous petits paragraphes. Un poème de guingois. Fixer trois rendez-vous et publier quelques bricoles sur les réseaux sociaux. Est-ce que ça donne l’illusion de remplir une journée? Le temps passe surtout à ressasser. Il y en aura eu beaucoup des journées comme celle-là dont on se dit qu’on aurait pu se passer.

7 février

Impression, pour la première fois depuis des mois, quelques heures, d’aller bien. Quelques heures de répit. Avoir parlé de Parfois l’homme à la radio pour la première fois. Ça n’a pas de lien, je ne crois pas. Défendre le livre, raconter ce que j’ai voulu faire. Recommencer plusieurs fois dans les jours qui viennent. Et des retours positifs encore. Impression d’aller bien quelques heures. Comment croire que ça n’a pas de lien ?

8 février

La date du 8 février marquée depuis qu’elle est connue comme celle de la sortie de Parfois l’homme. Devrait être une des plus belles. Mais les blessures de l’année écoulée ne cicatrisent pas. Il faudra faire bonne figure. Et ce qui manque manquera plus aujourd’hui qu’un autre jour. C’est une autre façon que la joie de marquer l’importance d’une journée.

9 février

Hier soir, lancement de Parfois l’homme. Passage radio, soirée rencontre en librairie. Du monde, beaucoup de monde. Des dédicaces, nombreuses. Le plaisir d’une lecture attentive, des compliments pour le texte, le plaisir de voir des personnes chères. Il en manquait, forcément. Mais une belle soirée. Nous y sommes. Le livre vit sa vie de livre. Il émeut, il fait rire, il ferait même réfléchir. Je cherche l’expression, pas que j’ai « attendu » ce moment, ni que je l’ai « espéré » : je l’ai voulu. Il ne dépendait pas que de moi, il fallait que le texte existe, certes, puis qu’il rencontre son éditeur. La chance, c’est que ce soit celui-là. Maintenant, que le texte vive sa vie. Cela dépend à peine de moi, mais des lecteurs, que les lecteurs et le texte se rencontrent.

10 février

Ne pas quitter l’écriture. C’est ça qui compte.

11 février

Les tables des libraires. Les mails des lecteurs. Les petits mots qui arrivent. Le livre vit sa vie. C’est là. Ça se produit. Ce n’est presque rien, mais c’est là. Je ne crois pas avoir écrit pour ça. Je ne m’étais pas projeté dans ce moment. Le livre qui m’échappe mais qui est toujours mien. Il se passe quelque chose. Ça durera ce que ça durera. Profiter un peu.

12 février

Décision prise de laisser reposer le texte sur lequel j’avance péniblement depuis juillet. C’est allé très doucement, mais a bénéficié des émotions traversées. Il faut parfois donner du temps à un texte. Je donne du temps à celui-là. Je relance un projet plus léger, moins complexe en structure, plus ludique, peut-être. Et qui me renvoie moins aux expériences difficiles. Dans l’idéal, trouver une résidence d’auteur en 2025 pour reprendre le texte que je mets de côté avec la distance que j’aurai alors. Un mois de résidence, ce serait vraiment l’idéal. Rien qu’écrire. Et c’est tout, dans un cadre qui serait pensé pour cela. Un confort qui ressemblerait fort à de grandes vacances.

13 février

« Ce livre est exceptionnel », sur RTL, dans la bouche de Laurent Ruquier. Ok, je prends. Comme, le même jour, une colonne dans Le Matricule des anges qui dit du bien. Parfois l’homme fait la synthèse entre la revue littéraire et l’émission grand public. Ne pas bouder mon plaisir : un livre sans personnage et sans histoire qui se lit « comme un roman ». J’ai peut-être bien atteint l’objectif. Le livre n’est pas sorti depuis une semaine. Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Peut-être rien. Peut-être pas.

14 février

Assumer la dimension politique que ça a de proposer un récit. Parce que c’est proposer une vision du monde, une lecture du monde, une grille de lecture, ça ne peut pas être apolitique. Parce que le récit structure. Notre récit intérieur, la façon dont nous imaginons les autres, la façon dont nous voyons le monde, et donc comme nous tentons, maladroitement, d’être dans le monde. La façade que nous construisons à grand coup de ravalements plus ou moins réussis, et le maelström intérieur. Assumer la responsabilité qu’il y a à proposer un récit. Proposer, pas imposer. On tâtonne. Il faut avouer qu’on tâtonne.

15 février

Semaine étonnante. Le décalage des faits – la réception extraordinairement positive de Parfois l’homme –, et l’humeur tellement loin de tout ça. Comme privé au fond de moi d’une vraie capacité à me réjouir. Oh, si, quelques minutes à chaque bonne nouvelle compense un peu le marasme. Mais c’est très temporaire. Et je replonge. Je suis peut-être condamné à cette absence d’enthousiasme. Sortir de cet état ou accepter que l’injonction au bonheur est une tromperie ? On se réjouit pour moi. Mais à quoi bon ? Ça ou autre chose ? C’est déjà écrit dans Parfois l’homme.

16 février

Avouer ici des jours et des jours sans lire. Pas que le temps manque, mais quelque chose comme une panne. Les livres sont là, à portée de main. Et, depuis 8 jours (je me souviens des dernières pages lues, de ces extraits de Bergson le 8 février), il n’y a eu que quelques pages d’Azélie Fayolle. Rien d’autre je crois. Je ne compte pas la presse et peut-être quelques articles universitaires en ligne. Mais de littérature, point. Je végète, trop.

17 février

Les choses vont un peu changer. Il s’agira, dans quelques semaines, d’organiser la vie autrement. Partir, pour partie. La moitié de la semaine à Paris, le reste à Rouen. Respirer ailleurs, vivre ici et là, me partager. L’opportunité tombe à pic. A Rouen, je tourne en rond, creusant plus profond chaque jour mes propres traces. Il me faut de l’air, de la nouveauté, de l’exigence. Besoin d’un nouveau terreau. Paris, donc. Sans savoir ce que j’y ferai. Mais d’autres choses, d’autres gens. J’ai beaucoup donné à Rouen. Trop, peut-être.

18 février

Nuit hachée par la musique et les cris chez les voisins. Un anniversaire. Texto habituel demandant le calme, puis je descends sonner. « Merci d’être indulgent »… il est plus de 2h30 du matin. Je suis indulgent, si ce n’est pas trop courant, et que l’on me prévient avant : j’ai des solutions de repli. Bref. Je demande du calme. On me dit que je n’ai qu’à habiter à la campagne. Comme de toute façon je ne dormirai pas, je reste. Je monte jusqu’à l’étage. Je frappe, assez fort. J’entends des rires. Les dialogues. Comme ils vont se renseigner sur Internet sur mon profil. Il parlent de moi comme d’un vieux croulant de 56 ans. « On est huit, il est tout seul, on n’a qu’à ouvrir la porte ». Ils ne le font pas. Le gag ? Ils appellent la police. Et, la musique baissée, il s’imaginent dès le lendemain « chier dans [m]à boîte aux lettres ». La police nationale, que j’ai décidé d’attendre, arrive enfin, relève mon identité et mes coordonnées, et me demande pourquoi je ne les ai pas appelé. Je sais les difficultés de la police nationale à Rouen et le manque de patrouilles. Et puis, mais je ne leur dis pas, c’est juste un tapage nocturne, des jeunes un peu jeunes, mais pas méchants (en espérant que ma boîte aux lettres soit de mon avis), et que je ne voudrais pas faire plonger pour quelque consommation illicite (il m’est arrivé d’autres fois de les avoir au téléphone dans des états un peu avancés). Je voyais bien leur profil, et je ne voyais aucune raison que ça dégénère. Police nationale très professionnelle, très détendue, agréable. Ils sont venus à huit, tout de même. On me demande de rentrer chez moi, j’obtempère. J’ignore donc ce qu’ils ont pu dire à la jeunesse tonitruante et voisine. Le tout a duré plus d’une heure, de mon premier texto au retour dans mon lit. Ensuite me rendormir. J’oublie le moment amusant où j’entends le mot candidature. Je crois que la voisine a réalisé qu’un jour elle a envoyé son CV pour travailler avec moi. Elle n’avait pas le profil. Il fallait des compétences en événementiel. Les anniversaires, il y a des lieux pour ça. Parfois à la campagne.

19 février

Sois sage, ô ma douleur… La lecture du grand Charles Baudelaire. C’est tout.

20 février

Trouver un appartement, un pied à terre, à Paris. Trouver plutôt que choisir. Un lieu où écrire, manger, dormir. Pas d’autre programme. Un lieu d’où rencontrer d’autres personnes, prendre des cafés à des terrasses, vivre autre chose, autrement, même si, où que ce soit, le programme pourrait être le même. Le programme de ce qu’il y a à reconstruire. Déblayer après le bombardement, d’abord. Aller ailleurs. Ne plus craindre au coin des rues les façades rieuses qui, à chaque carrefour, plantent dans le dos des banderilles de désespoir. Mon ailleurs n’est pas bien loin. Cela suffira, j’espère.

21 février

Demandes d’interventions sur l’Intelligence artificielle, l’écriture et la créativité qui s’accumulent. Hier, dans le cadre d’une table ronde organisée lors d’une journée « Entreprendre dans la culture ». Montrer, sur grand écran comment en quelques minutes, on peut créer un récit « original » avec Chat GPT à partir d’une photo, d’une struture de conte et d’un objectif. Parler pendant que le conte s’écrit sur l’écran géant. La fabrique du récit à l’oeuvre. Et, pour les professionnels de la culture, tant de questions que ça pose. Quelle part des récits d’aujourd’hui seront automatisables ? 80, 90 % ? Il faut chercher de nouvelles formes, que ChatGPT n’inventerait pas. En tout cas pas tout de suite. L’IA pourra copier, toujours, et réagencer. Ce qui est une part non négligeable de la création. Lui manquerait le sens ? Mais à combien d’oeuvres humaines aussi… ?

22 février

Je peux, sans mentir, noter ici que l’écriture m’a sauvé. Au moins deux fois. À l’adolescence, dès l’enfance, longue période de temps compliquée, dont l’écriture était une des rares bouées. Et cette année, en m’offrant comme un cadeau, à pic, la sortie de Parfois l’homme et son extraordinaire réception. Je ne mesure évidemment pas où j’en serais sans cet événement qui m’est pour une bonne part extérieur. Le texte, écrit en 2021, qui rencontre son éditeur à l’été 2022, puis ses lecteurs aujourd’hui, et ces petites choses qui auraient pu rester si accrochées à moi et qui se retrouvent en kaléidoscope au cœur des expériences de toutes et tous. Je n’imaginais pas ça. Et, alors que j’ai tant à reconstruire, ces éclats sont comme autant de particules d’humanité que nous partageons. C’est capital (le choix du mot n’est pas tout à fait un hasard). Aujourd’hui, le livre est sorti depuis deux semaines, et j’ai l’impression d’un lien réticulaire de vos émotions aux miennes que je n’avais pas vu venir. Ce n’est pas de la littérature, ça, c’est de l’humanité. Et c’est ce qui m’a fait défaut depuis plus d’un an et demi, l’humanité. Ce sont des blessures profondes et personnelles. L’expérience des limites. Mais accompagnée dès que possible par l’écriture au quotidien (tout n’est pas public), l’écriture comme à l’adolescence, l’écriture de crise, admettons, qui prend les émotions les plus vives, les transforme, les malaxe, les mixe, les détourne, les restitue sous une autre forme, enrichie d’une maîtrise technique un peu plus intégrée j’espère. Avec de la catharsis, forcément. Pas de l’écriture thérapeutique, cependant : je n’ai jamais aimé l’idée, mais la canalisation des émotions dans quelque chose qui tient d’abord de la prise de notes alors que, très vite, se pose la question d’un lectorat éventuel, oui, autant que faire se peut. L’écriture comme intimement liée à ce que je suis mais tournée vers l’extérieur. Peut-être, là, admettre le statut d’écrivain. Dans la douleur ? Pas seulement, Parfois l’homme est d’un moment moins douloureux (je n’ose dire « pas douloureux », possible qu’il y ait toujours un fond de douleur). Dans l’absolu de la douleur, je perds l’humour, l’ironie, et c’est autre chose qui se passe. Les textes écrits depuis 2023 ne sont pas drôles, manquent de recul, de second degré, pas que je me prenne au sérieux, mais c’est le sérieux qui m’a ôté à moi-même. L’ironie reviendra et marquera le retour des beaux jours. Encore du chemin, même si je sens les améliorations m’effleurer à l’occasion. Tout ça pour dire que l’écriture m’a sauvé. Et des personnes aussi, que je ne compte pas si nombreuses.

23 février

La différence la plus évidente que je vois entre l’auteur de violences physiques et l’auteur de violences psychologiques. Le premier explique plus difficilement que le second que les conséquences n’ont rien à voir avec son action. Le premier n’ignore pas le risque d’hospitalisation, le second niera toute relation entre ses actes et leurs conséquences. Il est peut probable que le second s’en veuille et irréaliste qu’il s’excuse. S’il prend conscience, c’est après le suicide, et encore il s’accrochera à la moindre hypothèse qui permettrait, éventuellement, de le dédouaner. Comme si l’auteur d’un coup de poignard imputait le décès de sa victime à une entorse mal soignée dans l’enfance. Le passage à tabac, pourtant, existe dans les deux cas.

24 février

La petite librairie Les Mondes de Zulma était comble hier soir. Plus une chaise libre et les libraires debout. Ce n’est pas bien grand, mais 35 personnes tout de même. Une belle rencontre, des questions précises, techniques, sur l’écriture, les influences, l’humour, l’éventuel message du livre, les différentes façons de s’y reconnaître. Pour Veules-les-roses, un jour de pluie, hors saison, c’est un beau succès. Vivement la prochaine.

25 février

Le registre des compliments reçus pour Parfois l’homme pourrait me monter à la tête. C’est de l’enthousiasme. De fait, je ne pouvais raisonnablement en espérer autant. Alors je remercie. Une moitié de moi plongée dans le noir et le froid. Une moitié dans la lumière et la chaleur. Les deux cohabitent, ne s’équilibrent pas, ne se compensent pas. Le noir et le froid, la lumière et la chaleur. Je crains de déjà savoir quel aspect résistera le mieux au temps qui passe et lequel est le plus volatile.

26 février

Se faire au rythme de la vie. Candidature pour une résidence d’écriture en mars ou avril 2025. Y détailler un projet d’écriture. Savoir donc ce que j’écrirai dans un an. M’obliger à me projeter aussi loin. C’est ça, le temps que les choses se fassent. J’ai le projet, le désir, et le lieu me semble cohérent. Mais c’est si loin. Il se passe tellement de choses en un an…

27 février

Invitations pour parler de Parfois l’homme, rencontrer des lecteurs. Le livre me tire vers l’avant. Un peu malgré moi. Il faut cette force de traction. Elle m’est nécessaire. C’est une promesse d’avenir. Je ne suis pas dupe. La littérature comme une promesse d’avenir, c’est un mirage. Mais important d’y croire un peu et de m’y accrocher.

28 février

La théorie de l’attachement est assez passionnante. Pendant des années, j’ai repoussé loin de moi la psychologie qui m’avait pourtant beaucoup intéressé à l’adolescence. Et puis, par la force des choses… Et pas seulement comme un travail sur moi-même (ça compte dans l’analyse des événements des derniers mois). Mais parce qu’il y aura peut-être un jour des personnages dans mes livres. Il leur faudra une ossature crédible (au moins que je comprenne un peu comment ça fonctionne). Le concept d’attachement, de pourquoi et comment on s’attache à quelqu’un, de ce que ça met en jeu. En restant aux schémas de base, remontant à la petite enfance, il y a tellement sur quoi s’appuyer déjà. La page Wikipedia n’est pas mal pour commencer. Plein d’autres ressources évidemment.

29 février

Se souvenir de M. dont nous avions fêté les 16 ans. Un 29 février. Mais pas les 20. Déjà perdus de vue ? Éloignés en tout cas. Mais penser à elle, au début du lycée, chaque 29 février. À I., aussi. Ce qu’il reste de nous ? C’était il y a 40 ans. Nous avions devant nous ce qui est derrière aujourd’hui. J’écrivais. Un jour, je serai écrivain, puisque je l’étais alors. Poète. I. m’a offert un recueil de Prévert cette année là. Les temps étaient difficiles. L’adolescence en milieu hostile. 40 ans plus tard, qu’est-ce qui a changé ? Sommes-nous devenus ce que nous pouvions alors espérer ? Sommes-nous fidèles à nous-mêmes ? Les gamins d’aujourd’hui nous regardent comme nous regardions alors les vieux qui avaient renoncé ? Questions idiotes. Par chance, ce n’est que tous les quatre ans.

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