De deux longueurs égales, on fait la balançoire où l’on se retrouvait, enfant, accrochée à la branche du cerisier, et où il me poussait, où je riais, et où le ciel semblait à portée de mains. Plus haut, toujours plus haut, jusqu’aux oiseaux, jusqu’aux nuages et si j’avais eu le droit de sortir la nuit, on aurait visé les étoiles et c’est mon père qui avait construit la balançoire de cette enfance d’éclats de rire. Alors, que signifie le symbole ? Pourquoi a-t-il fallu qu’il utilise les deux mètres restant de la même corde exactement pour se pendre dans la grange. La même corde à laquelle il a dû se balancer lui aussi, quelques minutes, et sans rire du tout, quelques minutes pour rejoindre le ciel et les étoiles, quelques minutes pour me voler la fin de mon enfance et que jamais, jamais plus je ne regarde une balançoire sans me demander si je pourrais m’y pendre dans un éclat de rire et le retrouver là-haut, plus haut, toujours plus haut.