Il y a eu ce temps, quand je savais chaque minute ce que tu faisais et quasiment chaque minute combien de fois tu respirais, et chaque repas ce que tu avais mangé.
Il y a eu ce temps, quand je savais chaque heure et le lieu et l’occupation et avec qui et si tu étais heureux ou pas et tu pouvais me raconter chaque étape de la journée sans que rien me surprenne vraiment.
Il y a eu ce temps de l’emploi du temps collé au meuble de la cuisine et l’heure précise à laquelle tu pousserais la porte d’entrée gravée dans mes journées. Puis les premiers retards et les dernières explications.
Il y a eu le temps de savoir si tu serais là pour dîner ou si tu serais ailleurs puis le temps des week-ends et juste des vacances et celui du message du dimanche, de la carte de vœux et puis d’anniversaire et peut-être un long moment de silence qui nous aura semblé sans conséquence.
Il y aura ce temps qu’on regrettera de ne pas avoir passé ensemble. Ce temps qu’on ne rattrape pas.
Et, trop vite, celui où je ne te reconnaîtrai qu’à peine, puis plus.