Determ Vlodisc n’avait pas trente ans lorsqu’il décida de prendre sa part des choses et de remplir la mission qui lui revenait. Il n’avait pas d’idée précise sur la façon de s’y atteler ni de plan, ni d’objectif. Un objectif lui semblait indispensable car il ne voyait pas d’autre moyen de s’assurer qu’il avait bien fait ce qu’il avait à faire. C’était la première chose qu’il devait définir.
De nombreuses options s’ouvraient à lui, à regarder ses voisins ou les membres de sa famille. Tous s’échinaient à quelque chose. Il convenait de choisir la direction. Determ réalisa assez rapidement que se fixer un objectif était déjà un objectif. Un premier pas. Il fallait y mettre un minimum de méthode. Lister d’abord les objectifs envisageables. Éliminer ceux qui n’avaient aucun intérêt manifeste. Ordonner les autres.
Une fois les objectifs classés, en fonction de critères restant à définir, Determ n’aurait qu’à choisir le premier. Cela semblait simple.
Il commença par faire le tour des voisins, et il nota ce qui semblait être l’objectif de chacun. L’argent, l’amour, le confort, la tranquillité, le bien être… L’un semblait vouloir manger chaque jour, et rien ne semblait plus important, l’autre peignait des aquarelles, concentré à en oublier les repas. C’était une infinité de possibilités.
Determ étant doté de quelques qualités au premier rang desquelles un merveilleux esprit de synthèse (qui avait toujours provoqué l’admiration de ses frères et sœurs), il s’aperçut assez vite et à sa grande surprise que tous cherchaient la même chose. Le bonheur. Mais cela ne l’arrangeait guère : cherchant à être heureux les uns et les autres prenaient rarement leur part des choses ; ou ils l’accaparaient à leur seul avantage. C’était loin de ce que Determ avait décidé d’accomplir.
Determ décida d’aller voir un peu plus loin si, dans le quartier voisin, dans la ville d’à côté et, s’il le fallait, dans le pays limitrophe, quelqu’un, enfin, prenait sa part des choses.
Il fit son baluchon et pris la route. Ce fut le début de l’aventure.
