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306 – fake

Une part de la violence : lire le mot éthique, ou le mot morale. Ou un mot de cette famille chez l’une qui se gargarise de ses bonnes décisions et se tresse à elle-même des lauriers sur lesquels on l’a pourtant vue s’asseoir sans se soucier de les froisser. Comme on se raconte plus beau qu’on est, comme on triche.

Je vois se réécrire les histoires de celles et ceux qui devraient assumer leurs échecs.

Il faut toujours montrer au monde des faces exemplaires en se disant honnête. Et s’en convaincre, hein, s’en convaincre.

Ce que je vois m’aide à comprendre les mondes parallèles, les vérités alternatives, les négationnismes divers… Comment l’on applique à soi-même la novlang : l’échec, c’est le succès, l’humiliation, c’est le management, le refus du dialogue, c’est le soin…

Quand je lis comment elle s’attribue ce qu’elle n’a pas su mettre en œuvre : la technocratie devient de la mise en récit, l’absence de fluidité devient un savoir-faire rédactionnel.

On applaudit. Vraiment, on applaudit. Et les pouces se lèvent pour féliciter l’artiste. C’est grandiose.

De quoi devenir personnage de roman : l’amateurisme au rang des arts majeurs, la médiocrité érigée en valeur suprême. Le mécanisme est étalé sous les yeux.

Oh. Ce qui compte à ce jeu, c’est la sincérité. Pour cela surtout qu’il ne fallait pas se confronter aux faits. Les faits sont confondants.

Et si, à ce tout petit niveau de rien, ils peuvent être gommés, niés, alors comprendre comment ils le sont chez d’encore plus bêtes, des moins que médiocres, des athlètes de la mauvaise foi.

J’ai mon personnage de chef de projet toxique. Juste à me hisser sur la pointe des pieds pour cueillir ce qui m’est livré tout cuit.

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