146 – Une lettre

Chère toi,

Je choisis de t’écrire une lettre. Je sais que tu n’y répondras pas. Je peux me tromper. Ce ne serait pas la première fois, me dirais-tu. Et tu me reprocherais d’enchaîner et les questions et les réponses. Toujours des reproches, note.

J’ai quelque chose à te dire. Et tu trouverais le contraire étonnant, dans une lettre. Si je ne disais rien, tu m’accuserais de te faire perdre du temps, encore. Tu ne peux pas t’empêcher de m’accuser, tu vois.

Tu penses que l’importance de mon propos est relative. Si il y avais urgence, je t’appellerais ? Mais je ne suis pas persuadé que tu décrocherais. Tu m’as demandé la distance et le silence. Tu préfères que je me taise. Je sais.

Je ne peux pourtant pas garder tout ça pour moi. Tu estimes que si ? Tu préfères que si. Tu penses que rien ne peut valoir que je te dérange. Qu’on s’est déjà tout dit. Tu décides pour nous deux, je crois.

Il vaudrait mieux que je m’arrête-là ? Tout cela ne mènerait à rien ? Et que je ne recommence pas ? D’accord. Tu proposes que je pose un point final et n’y revienne pas ? Pourquoi pas…

Cependant, ce serait baisser les bras un peu vite. Ce serait abdiquer. Ne vaut-il pas mieux se rebeller contre la fatalité et affronter l’inéluctable ? Tu ricanes ? Tu trouves que j’en fais trop ? Bien.

Je me tais. Mais c’est la dernière fois.

S.

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