Pelures

Envie parfois d’éplucher la ville pour retrouver sous les pelures ce qu’elle fut vraiment. L’ancien béton, les briques, les odeurs d’avant les camions à jet d’eau, le bruit des chariots des ramasseurs de cartons, les cris des vendeurs de billets de tombola.
Ici l’enrobé rosâtre a remplacé les pavés. Là rien ne reste des herbes folles. Plus loin, on a rénové et l’ancien a l’air plus neuf que jamais. Rutilant d’une peau de pêche, fier de sa mue.
La ville a disparu sous elle, ensevelie sous ses recommencements perpétuels. Le café a fermé, remplacé pas une boutique de mode.
Par endroit, la ville pèle d’elle même. Les enduits s’effritent, le ciment se fissure, les lézardes serpentent. Entre le mur et le trottoir, une racine perce. Ce n’est pas non plus ce qu’on a connu, mais la réalité s’écaille un peu. On n’est pas loin.
Rien ne sera exactement comme hier. Ni si différent. Pas si vite.

Pelure

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