9 juillet – Amandine

Je ne te juge pas à ta façon de manger un cône, aux petits coups de langue que tu donnes en frissonnant sur la crème gelée, ou à ta façon de mordre à pleines dents dans les perles de chocolat. C’est selon : tu engloutis ou tu vas si lentement que la glace finit par couler sur tes doigts. Ton menton se recouvre d’une crème à demi liquide, marron, pas très ragoûtante, mais je pourrais t’embrasser pour ne pas en laisser perdre la moindre goutte, prétextant que si je n’interviens pas, ton chemisier risquerait de ne pas s’en remettre. C’est pour la bonne cause. Mais tu es peut-être de celles qui croquent d’abord la pointe, en dépit du bon sens, puis aspire le laitage en remontant par le bas, puis par le haut, dans une course-poursuite perdue d’avance : il y en aura bientôt partout. Et tu riras, car tu savais cette méthode absurde. Et j’aimerais ton rire comme j’admirerais ta capacité à en finir en trois bouchées ou à profiter le plus longtemps possible. Qu’importe, tu seras toujours désirable.

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