7 avril – Jean Baptiste

Je ne sais pas ce que ça fait dans mon frigo. Un toc, un tic, un réflexe : j’ai acheté les croques sans y penser et maintenant ils sont là. Il n’y a que ça : deux paquets, face à moi, dans la lumière crue d’un frigo vide. Pas beaucoup de questions à me poser sur le repas du soir. Ce sera ça. Des croques. Il m’en restera deux pour demain. Et après ? Après on verra bien. Je sauterai un repas. Je finis toujours pas sauter un repas. La méthode la plus économique que je connaisse pour se rapprocher de la fin du mois. Le monde est fait comme ça. Et je n’ai à m’en prendre à personne. Si j’étais un peu plus raisonnable quand mon compte est dans le vert, je pourrais sans doute tenir quelques jours de plus avec deux repas par jour. Il faudrait que j’évite les excès. Hier, j’avais encore des compotes. Et la veille, il restait un bout de fromage. J’aurais pu le partager en deux. Je n’ai pas su me réfréner, je me dis toujours qu’on verra bien. Maintenant je vois. Je vois seulement des croques dans le frigo vide.

1 réflexion sur “7 avril – Jean Baptiste”

  1. François Bailly

    Malbouffe, mot inventé en 1951 par F. Jacobson et défini officiellement vingt ans plus tard. Voilà sur cette publicité que je reçois, de tristes croque-monsieur pour illustrer ce mot déjà usé par le temps. Comme beaucoup de parents, j’en ai acheté, j’en ai donné à manger à mes enfants. Si pratique à conserver dans le frigidaire et à sortir au dernier moment quand le temps presse! Maintenant je râpe moi-même mes carottes et mon céleri. Je réduis ma consommation de viande, mais j’emmène quand même mes petits-enfants au fastfood, histoire de ne pas paraître trop démodé.

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