Enfant, je regardais passer les chars, et le Père Fouettard qui terrorisait les enfants, mais pas moi. Je ne risquais rien, pas de punition, pas de coup de fouet. Aucune raison d’avoir peur. Mon prénom, c’est celui de Saint Nicolas, le gentil, presque le Père Noël, avec un peu d’avance, qui donne des bonbons et distribue du bonheur, en veux-tu, en voilà. Et j’étais un enfant sage, appliqué, bon élève, premier en math comme en sport et je jouais de la musique et ma mère était tellement fière que les autres mamans regrettaient ouvertement de ne pas avoir un fils comme moi. Parce que leurs petits Matthieu, Kevin ou Nestor, ils avaient de quoi se cacher au passage du Père Fouettard, eux. Je savais leurs bêtises et leurs mensonges. Je ne disais rien, mais je dois bien avouer que je les enviais un peu.