Oui, mais moi j’aime bien ça, répondait-il lorsqu’on lui faisait remarquer que ses biscuits préférés, ceux à la vanille, manquaient cruellement de goût. Oui, mais moi, j’aime bien ça, comme un refrain qui ne souffrait aucune discussion. Après tout, s’il préférait lorsque ça n’avait pas de goût plutôt que la fraise industrielle ou le chocolat sans cacao des fourrés préférés par les autres ? Il faut bien des clients pour la vanille, non ? Des amateurs de pâte blanchâtre insipide entre deux biscuits trop sucrés. J’aime bien ça : fin de la discussion. Et que les autres profitent des parfums qui les séduisent. Le petit garçon, un peu buté, se renfrogne et grogne un peu. Qu’on ne lui reproche pas ce qu’il préfère. Que peuvent savoir les autres de ses goûts ? Lui, il aime bien la vanille, et que ça n’ait pas trop de goût. Point. Barre.
Hier je croyais avoir une journée calme et l’imprévu est arrivé. L’imprévu se traduit souvent par de belles rencontres qui permettent d’engager des réflexions sur des problèmes de fonds. Hier : comment réagir devant notre impuissance à gérer un événement extraordinaire ou une maladie pesante. L’aide d’un ou une capitaine est bienvenue surtout avec un biscuit à la vanille. Cela n’a pas un goût trop fort pour masquer les nuances et nous avons besoin de nuances pour dépasser nos interrogations.