26 mars – Larissa

Ne me regarde pas comme ça. Comment veux-tu que je résiste. Un beau brun, ténébreux, barbe de deux jours, tout d’un cliché. Sourcils fournis, mèche rebelle. Esquisse de sourire. Et puis des pectoraux qui disent comme tu prends soin de toi sans en faire trop. De la distinction dans la discrétion, bravo. Baisse les yeux, regarde ailleurs. Ta façon de plonger dans les miens, c’est me pousser à la noyade. Tu pourrais me demander n’importe quoi, je ne saurais rien te refuser, mais je sais déjà que tes premiers mots allieront chaleur et respect, ils sonneront juste. Si tu m’adresses la parole… Tu vas m’adresser la parole, hein ? Tu vas me demander un truc ? Je te souris. Après tout, même si tu me demandes si j’habite chez mes parents, je trouverai ça mignon, voire poétique. Même l’heure, même l’heure, ce serait bien. Demande-moi l’heure. Ou si je peux te donner le numéro d’Apolline. Je te donnerais n’importe quoi, je te dis. Ma vie, surtout ma vie. Tu es le mec idéal.

1 réflexion sur “26 mars – Larissa”

  1. Francois Bailly

    A quoi pensait-il ce mec en fixant l’objectif? A Larissa, la photographe malheureusement attirée par les femmes? A son dernier casting raté? A la lumière qu’il a oublié d’éteindre dans sa cuisine? A son loyer qu’ il n’a toujours pas payé? A ses rêves brisés ? A son père qui voulait le garder à la ferme pour l’aider? Qui ne comprenait pas son rêve, qui voulait en faire un guerrier. A sa mère qui rêvait en secret qu’il ait la même carrière qu’Alain Delon, elle qui cumule depuis sa jeunesse son emploi salarié et son travail harassant à la ferme. Vous qui hésitez à acheter ce t-shirt, vous intéressez-vous à l’homme qui le porte?

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