Quand il y en a pour un, il y en a pour deux. Je partage, et j’ajoute à ma table une assiette pour le nécessiteux, je fais la place au mis de côté, j’ouvre mes bras au rejeté. Celle que personne ne regarde, celui dont tout le monde se détourne, le bancal, la boiteuse, l’éclopé… Je les accueille toutes et tous auprès de moi. Et s’il le faut, j’ajoute une chaise encore. C’est le moins que je puisse faire. J’offre le steak à qui a le ventre vide. Le déficient et la défectueuse, je leur coupe la viande en petits morceaux, je les aide à manger, je hache menu s’il le faut. Je n’en tire aucun orgueil, je ne réclame aucun satisfecit, je me contente de faire ce qui doit être fait en m’abstenant de tout jugement, et j’espère que nous serons assez nombreux à agir de la sorte pour que chacun trouve une place.