C’est juste avant de l’embrasser que je glisserai sous ma langue le bonbon qui explose en bouche et met du piment là où seule la douceur serait attendue. Il aura voulu un baiser de cinéma, et voilà les effets spéciaux qui s’invitent à lui mettre les larmes aux yeux. Ce premier baiser, il s’en souviendra, c’est sûr. Un french kiss qui tourne à la blague potache, niveau coussin péteur et verre baveur. Je serai concentrée et langoureuse, yeux grands ouverts pour ne rien rater de ses expressions. Il commencera par s’interroger, ce sera bref avant un mouvement de recul réflex : « eh, mais ça arrache ! », s’exclamera-t-il sans comprendre ce qui lui arrive. « J’ai la langue qui chauffe ! » C’est ça, mon ami, c’est ça et si le baiser avait duré, tu aurais toute la tête brûlée. « C’est le coup de foudre », je lui dirai en riant. Les larmes aux yeux, nous auront tous les deux les larmes aux yeux. Peut-être que notre histoire s’arrêtera là, mais s’il me sert contre lui pour reprendre où nous en étions, alors je saurai que c’est le bon.