Ouah ! Un moelleux, coco ! Ce n’est pas rien. Moelleux, c’est un joli mot, et les mots, j’aime ça. Moelleux, pas de e dans l’o, on dirait « meulleux », non, un o et un e, comme dans moelle, d’où ça vient, et c’est moelleux. Un o et un e qui se prononcent « oua », c’est assez rare pour me faire saliver. Évidemment, pour un gâteau, ce n’est pas un nom vraiment appétissant, si tu penses aux os à moelle. Mais regardons au fond des choses : là, il y aurait plutôt des œufs que des os. Des œufs, et de la noix de coco, donc. Tout un tas de raisons pour lesquelles craquer. Une noix de coco rendue molle et douce comme de la moelle, ce n’est plus un mot, ce n’est plus une recette, c’est un oxymore, ce gâteau ; autant dire un trésor pour n’importe quel amoureux de la langue. Si je l’achète, ce n’est pas pour le manger : il va finir dans ma bibliothèque entre deux dictionnaires.
Faire un gâteau moelleux : je croyais cela impossible. Une amie m’a expliqué comment faire un gâteau au yaourt. Oh surprise. Après quelques essais, voilà le gâteau brunâtre sorti du four, démoulé et qui s’avère moelleux. Pour le parfumer, les idées peuvent se multiplier mais la noix de coco est une valeur sûre. Alors Romuald, n’hésite pas à te lancer, fais ton moelleux personnel et commence une collection d’œuvres d’art qui fera saliver plus d’un.
Un moelleux industriel dans une belle boîte en carton aux couleurs douces, de quoi me faire saliver. Rien ne manque: l’origine française de la farine et du sucre, le discret drapeau français, les amoureux accompagnés d’un cœur rouge devant une tour Eiffel. Le graphiste s’est donné du mal. Et puis patatras, celui qui a réalisé l’affiche est tombé dans le panneau en accolant le e à l’o. Faute impardonnable alors qu’il avait le modèle sous les yeux. Si le pâtissier est aussi étourdi, méfiance!