18 octobre – Luc

Pas tous les jours qu’on a un écrivain à dîner à la maison. Un vrai, qui écrit des livres, et c’est un honneur. D’habitude, on les croise à la librairie du quartier, ils y signent leurs ouvrages, ou on les écoute parler à la télévision. Mais, ce soir, il est là, chez moi, et je ne sais pas trop quoi lui dire, mais j’ai mis les petits plats dans les grands. L’écrivain a l’air de quelqu’un de normal. Il prend deux apéritifs et se resserre du céleri rémoulade et du vin rouge. On parle du temps qu’il fait, et de celui qu’il devrait faire. L’écrivain est d’accord pour dire que ce n’est pas le même et que c’est un problème. Tout va bien. Mais, quand je lui ai servi le plat principal, il s’est levé furax. Il m’a fusillé du regard, il a bondi en jetant sa serviette au sol, il a hurlé qu’il y avait des limites à ne pas dépasser, et un minimum de tact à avoir quand on avait l’honneur de le recevoir. L’écrivain a crié dans le couloir après avoir claqué la porte : me servir du pilon, à moi ! Va comprendre ces gens-là…

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