Ce qui est fantastique avec les pâtes, c’est l’immensité des possibilités. Au début du mois, c’est la fête à chaque repas. Je mitonne pour les grandes occasions une sauce au foie gras, aux morilles, quelques coquilles Saint-Jacques, et c’est une explosion de saveur, comme ils écrivent dans les magazines. Mais ça ne peut pas durer toujours, et très vite je me satisfais de quelques lardons, d’un oignon, d’un œuf, d’un peu de crème. C’est encore bien assez pour recevoir pour peu qu’il reste un bout d’emmental à râper. Pour la fin du mois, et je ne veux pas me plaindre, hein, je commence à rationner le beurre. Sinon, le dernier jour avant la paye, ce ne sera qu’un filet d’huile de colza pour que ça ne soit pas trop indigeste quand même, et si j’ai de la chance, il reste au fond du tube de concentré un peu du goût de la tomate. Mais je salive déjà : un nouveau mois commence.
Julien préfère les spaghettis, Antoine, les coquillettes, Simon les rigatonis, Noémie, les pennes, Loris, les tagliatelles, Ambre, les fettuccines et Florian, les farfalles. Pas de difficulté quand un de mes petits-enfants vient déjeuner à la maison, des pâtes à cuire! . Dans mon placard, j’ai autant de paquets que de sortes de pâtes. Avec le nom correspondant de mon petit-enfant, collé dessus. Pas question de se tromper, il faut que je sois à la hauteur de leurs attentes. Déjà qu’ils se moquent souvent de mes trous de mémoire!
Je comprends Jean Pierre. Je n’ai pas de problème de fin de mois, mais j’éprouve toujours une grande anxiété quand je découvre mon réfrigérateur plein de vide. J’ouvre les placards à la recherche d’une idée de repas et parfois il n’y a que des pâtes ou du riz. Adieu les principes d’une alimentation équilibrée : il faut faire avec.