Si les plus grands auteurs zeugment, les plus zélés grammairiens s’en offusquent. Pour preuve ces lignes tirées du Grand dictionnaire universel du XIXème siècle (1866-1877) de Pierre Larousse
[L’ellipse] est moins régulière dans ce vers d’Andromaque, de Racine:
Le coeur est pour Pyrrhus, et les vœux pour Oreste.
Ce passage du singulier au pluriel, que les anciens appelaient zeugme, offre quelque chose de choquant, et on ne doit se le permettre qu’avec une grande circonspection.
Le mot zeugme ramené à une appellation ancienne, pourquoi pas ? Après tout, ceci explique encore un peu pourquoi il est malaimé. Passons. Un peu plus loin, à propos de l’ellipse, toujours, dont le zeugme est donc considéré comme un simple dérivé, le Grand Dictionnaire précise :
Nous le répétons, pour que l’ellipse soit irréprochable, il faut que la pensée puisse instantanément suppléer les mots sous-entendu
Alors, commet-on une faute, ou non, lorsqu’on tente le zeugme ? La question est soulevée. J’ai bien ma petite idée, et quelques éléments apportés dans Les Zeugmes au plat, mais vous, vous en pensez quoi ?
La page du Grand Dictionnaire est là