Le journaliste de demain vu d’hier

newspaperC’était fin mai 2007. Un dîner dans un petit restaurant parisien. Autour de la table la crème de ceux qui réfléchissaient alors à ce qu’on devait apprendre aux jeunes journalistes pour qu’ils soient opérationnels deux ans plus tard. Préparés à leur métiers, aptes aux changements qui étaient déjà en cours.

Autour de la table, donc, Philippe Couve, à l’origine de la réunion, Francis Pisani, sur Skype, Alexis Delcambre, Johan Hufnagel, Emmanuel Parody, Benoît Raphaël, Romain Brami, Luc Legay, Stanislas Leridon, Michel Leroy, Marie Ducastel, Valérie Pailler, et moi.

Tout le monde a parlé, donné son sentiment, exprimé ses idées. 10 ans après, on a fait du chemin. J’ai traversé quelques rédactions, donné des formations un peu partout en France, continué d’essayer des choses… Et je suis retombé sur le compte-rendu de ce repas par Philippe Couve. Il avait dressé la liste de ce qu’il convenait d’apprendre alors aux journalistes. C’est comme un coup d’oeil dans le rétroviseur. Une liste de ce qui a animé l’action de ceux qui étaient là, la mienne en tout cas. Une liste que voici.

  • Le journaliste reste un journaliste
  • Le journaliste descend de son piédestal
  • Le journaliste est aussi un animateur de conversations
  • Le journaliste baigne dans la culture numérique
  • Le journaliste développe son agilité numérique
  • Le journaliste connait les bases de plusieurs médias
  • Le journaliste connaît les techniques de récit multimédia
  • Le journaliste est aussi un animateur de communautés
  • Le journaliste est conscient de son environnement économique
  • Le journaliste est capable de lire les chiffres de fréquentation
  • Le journaliste doit apprendre à cohabiter avec les commerciaux
  • Le journaliste peut assumer le rôle d’« éditeur »
  • Le journaliste est capable de travailler avec les développeurs informatiques
  • Le journaliste se pose la question du cycle de vie de l’information
  • Le journaliste a conscience des résistances de son milieu

Je crois qu’on ne peut rien retirer. Le sentiment qu’on avait raison sur tout. Et ça ne fait pas de mal de se le rappeler. Le sentiment aussi qu’il reste du chemin pour beaucoup, dans nombre de rédactions. On ne parlait pas de datajournalisme, alors. Pas de factchecking. Pas non plus de réseaux sociaux mis en avant en tant que tels. Facebook et Twitter naissaient tout juste. Mais l’agilité numérique, la conversation, les communautés : tout y était.

Depuis, on a formé des centaines de journalistes. Et ça avance, ça avance, c’est même sacrément bien, en fait.

Signe des temps ? Je crois qu’on n’a pas pris de photos de l’assemblée ce soir là. On aurait dû. Aujourd’hui, on n’oublierait sans doute pas. Reste le compte-rendu de Philippe, donc, avec des détails pour chaque item de la liste.

Vous changeriez quoi à cette liste, vous ?

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