J’ai pensé que

J'ai pensé que cette phrase contenait douze mots et un point.

J'ai pensé que le chronomètre qui avait permis de mesurer les neutrinos plus rapides que la lumière devait être sacrément performant.

J'ai pensé que le compte à rebours pourvait commencer. 100, 99, 98… On commence à en voir le bout.

J'ai pensé que, s'il se douchait de si bonne heure, c'est qu'il avait compris : "le monde appartient à ceux qui se lavent tôt".

J'ai pensé que j'allais m'endormir, m'endormir, dormir… Dors…

J'ai pensé que faire partie du gratin n'empêchait pas d'aimer le dauphinois.

J'ai pensé que pédalait dans la choucroute qui s'évadait sous sa moumoute. 

J'ai pensé que la somme de nos sommes fait de nous ce que nous sommes, et que c'est pour ça que les langues étrangères sont si difficiles à apprendre.

J'ai pensé que l'espace d'un instant tenait du paradoxe spatiotemporel.

J'ai pensé que, s'ils pouvaient choisir leur mort, l'amateur de zeugmes voudrait se faire descendre dans un ascenceur, et celui de calembours, dans un incinérateur.