Il y a ce moment précis où tu penses possible de te relever. Cela a eu lieu plusieurs fois. Et, chaque fois, un nouveau coup t’a renvoyé au sol. Parfois plus bas encore. Tu comptes sept fois déjà. C’est la huitième. Huitième fois que tu penses que ça y est, que tu vas pouvoir te redresser. Tu sens les muscles du dos qui se relâchent. Presque rien, ce relâchement, mais il change tout après des mois contracté, recroquevillé en boule. Cela fait quelques nuits, déjà, que le sommeil est meilleur. Il est même bon : tu pourrais dire que tu as bien dormi. Quatre nuits de suite. Et, au quatrième matin, cette décontraction des vertèbres. Tu sais que ça t’avait pris par étape, de l’omoplate droite, un point toujours sensible, jusqu’aux lombaires. Le dos comme fossilisé dans la douleur. Tu avais même passé des nuits sans dormir. Et là, une forme de mollesse confortable, assouplie dans la ouate. Le corps qui t’envoie un signal : tu tiens le bon bout, redresse toi, regarde au loin, et souris, ose sourire, pour rien d’autre que ton dos qui te dit : va ! La huitième fois serait la bonne. Si personne ne t’assomme à nouveau. Si tu ne prends pas d’uppercut. Accroche-toi. Tu es debout, tu te tiens droit, tu souris, tu n’en veux à personne. Va ! Enfin.
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