Elle ne peut t’interdire de l’aimer, mais de le dire peut-être. Elle peut t’obliger. À le garder pour toi, à n’en rien faire et te rouler en boule, autour de ça. Elle peut ne rien vouloir entendre. Ne rien vouloir savoir. T’ignorer. Ne pas supporter.
Elle ne peut t’interdire de l’aimer. Elle peut tenter de ne pas t’encourager. Ne pas t’offrir le moindre espoir. Elle peut. Ça, elle peut. Elle peut maintenir la distance, vivre en effaçant ta présence et ses traces, danser dans un monde parallèle où même ton ombre est absente.
Elle ne peut t’empêcher de l’aimer. Elle peut vouloir croire que ça te passera, qu’avec le temps tu oublieras, que ces choses là n’ont qu’un temps si l’on n’alimente pas le feu. Elle peut espérer que tu te lasses. Elle peut penser à d’autres et regarder ailleurs. Ailleurs.
Elle ne peut t’empêcher de l’aimer. Elle peut ne rien voir de ce qui te transperce, ne rien savoir de ta détresse, ne rien entendre de tes plaintes. Elle peut ne plus penser à toi, jamais, et même oublier que tu es passé par là, un jour.
Elle ne pourra pas t’empêcher de l’aimer, de savoir le monde sauvé par sa seule existence, de vivre chaque instant comme si elle était là, présente et silencieuse, souriante et bienveillante. Elle ne pourra pas t’empêcher d’écrire, et, chaque fois, de savoir que derrière les quatre lettres d’elle, c’est une part d’elle qui bat.
Elle ne peut t’empêcher d’être heureux de la savoir heureuse, inquiet de ne pas le savoir, désespéré de n’y rien pouvoir.
Elle n’empêche pas ta folie.
