La porte

Poussez la porte, entrez. L’expérience est inédite. On ne sait comment, ni avec quels souvenirs on franchira plus tard le seuil.
Le mécanisme est plus ou moins huilé, les gonds de guingois, la clanche de biais, le pêne esquinté, la gâche irrégulière… Toute cette ingéniosité, ces défauts, ces points de rouille, ces grincements qui empêchent la discrétion.
Parfois, on ne remarque pas la poignée. Un coup de hanche ou de vent suffira à claquer le battant. Et rien de particulier ne se produira. On ne se souviendra pas d’être passé là.

Moment charnière dans une vie, dit-on, d’où l’on ressort interloqué, différent, ayant fait sauter tous les verrous.
Sait-on jamais sur quels clichés les portes s’ouvrent ou se ferment ?

Porte1

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