J’ai pensé que #307
J'ai pensé que les bulles de savon n'étaient jamais sales.
J'ai pensé que les bulles de savon n'étaient jamais sales.
J'ai pensé que ne pas vivre était le plus sûr moyen de mourir en pleine forme.
J'ai pensé que l'on peut dire de deux hommes qui claudiquent côte à côte qu'ils boitent de conserve.
J'ai pensé que lorsque le mort expirait, il devenait mot. Faute d'air.
J'ai pensé que pléonasme était le nom d'un insecte dont la particularité la plus visible était de répéter toujours deux fois chacun de ses mouvements.
J'ai pensé que les paradoxes temporels avaient pour première qualité d'occuper le temps qui passe.
J'ai pensé que le changement d'heure n'y ferait rien : toujours autant de minutes.
J'ai pensé que le méchant, mèches hantées, m'enchantait, et j'ai essayé de le répéter dix fois le plus vite possible.
J'ai pensé que cette interview qui commence par "j'ai pris votre journal pour le lire", et où le journal en question, et en papier, n'est pas le votre, commence sur un mode qui permettra peut-être "j'ai écrit votre interview sans vous écouter"…
J'ai pensé que, même habillé, on pouvait faire preuve d'absence de tenue : perplexité.