6 septembre – Bertrand

S’est-on déjà demandé pourquoi tant de lumières dans la nuit, et s’il était bien nécessaire que partout ce soit comme en plein jour chez soi et même dans les pièces dans lesquelles il n’y a rien à éclairer que l’absence ? Ce sont pourtant des appliques, des luminaires, des lampes de chevet et des spots dans chaque faux-plafond, pour qu’il ne reste aucun coin d’ombre et que partout comme au bloc opératoire, on bénéficie d’une netteté absolue. Je vois surtout que tu n’es pas là, nulle part, et me saute au yeux le manque cruel : tu devrais être assise sous cette liseuse, tu devrais profiter de la lueur de cette veilleuse, tu devrais t’épanouir sous ce plafonnier. Mais qu’importe la position des interrupteurs, le réglage des variateurs et l’orientation des ampoules, je vois se découper précisément les surfaces comme les reliefs et rien ne m’échappe sauf les reflets qu’au moins tu aurais dû laisser ici. Tu n’es pas là, et je n’ai rien de mieux à faire qu’éteindre.

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