20 juillet – Aurèle

Ce qui restera du bord des routes quand tout aura cuit, grillé, et que sur la croute juste refroidie des bitumes encore mous les cyclistes ne passeront même plus en suant. C’est là, dans un fossé qui ne verra jamais la pluie, que je cueillerai le dernier bouquet et je te l’apporterai avec le sourire triste de celui qui sait que tout se termine alors que son histoire allait juste commencer. Nous pleurerons ta main dans la mienne et le conte de fée s’arrêtera là : pas de magie, et rien dans nos larmes qui redonne vie aux fleurs et ravive l’éclat passé des pétales décolorés. Le bouquet se réduira en poussière dispersée par un vent sec et âpre. Nous n’aurons bientôt plus l’énergie de pleurer, et lorsque nos visages se brouilleront, nous aurons encore l’idée de remercier la vie d’être l’un pour l’autre l’ultime chose que nous verrons. Il faut une fin à tout.

1 réflexion sur “20 juillet – Aurèle”

  1. Voici le temps des moissons. Sur les champs, les machines en batterie battent les blés qui remplissent les remorques. Dans les villages, les fêtes de la moisson vont s’organiser. Ce souvenir de paroisses animées disparaît peu à peu. Il restera le maigre bouquet à 7 euros moins un centime.

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