20 août – Bernard

Nickel. Chrome. Brillant, et net. Impeccable. Je ne supporte pas les traces de doigts ni les éclaboussures. Je traque la poussière dans les recoins, et les moisissures aux joints des carrelages. J’entretiens avec application les inox, je récure avec application les éviers, les lavabos, les bidets et les cuvettes les plus diverses. Comme neuf et qu’on me dise merci : après mon passage ça rutile et l’éclat des faïences en met plein les yeux. Les traces douteuses disparues des laques les plus lisses : on mangerait dessus, n’importe où, et les cuirs retrouvent leur éclat, leur souplesse. Tout n’est plus que chatoiement et les surfaces polies reflètent des visages rayonnants, où apparaissent des sourires de contentement. Je suis attentif aux détails et passe derrière les radiateurs, et sous le meubles les plus lourds. On ne peut pas mieux faire, et c’est ma fierté absolue. N’allez pas tout dégueulasser, ça mérite un minimum de respect.

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