15 octobre – Thérèse

Dans quoi je suis encore allée me fourrer ? Je n’aurais jamais dû accepter cette invitation. Mais comment refuser ? Un thé entre voisine, pour faire connaissance. Et elles font ça chaque semaine, et chez l’une puis chez l’autre. Et se donnent des nouvelles des enfants, et disent du mal de leurs maris qui travaillent, qui travaillent tous, et qui ont bien mal vieilli, et si l’un est à la retraite, ce n’est pas pour passer plus temps à la maison. Ils ont toujours autre chose de mieux à faire que s’occuper d’elle. Il fallait apporter quelque chose. Vous n’aurez qu’à faire un cake, qu’elles ont dit. Comme si j’avais jamais cuit un gâteau. Je leur ai acheté un truc tout fait. Pas trop cher, et qui correspondait bien à l’idée que j’avais d’un thé entre voisines. Mais ce que je fais là, je n’en ai aucune idée. Quand prendra-t-on le thé chez moi, qu’elles me demandent. Quand ? Mais je n’ai qu’une idée : fuir, déménager du quartier au plus vite.

1 réflexion sur “15 octobre – Thérèse”

  1. Thérèse d’Avila était femme d’action et de contemplation. Elle a réformé le Carmel : projet ambitieux. Elle savait utiliser avec efficacité le sel et la levure. Pourquoi ajouter du citron ? Après avoir été bien pressé, il donne un jus acide. Ce jus qui parfume le cake est apprécié de nos papilles gustatives. Il renforce l’effet de la pincée de sel. La contemplation est un exercice indispensable pour faire un arrêt dans notre vie trépidante ; mais le plaisir du goût est tout aussi important, surtout quand il est partagé lors de rencontres toujours enrichissantes pour celle qui sait écouter.

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