Je fais des stocks parce que je sais que l’hiver va être rude. J’ai aménagé dans ma cave des étagères, et j’y range des conserves, des bocaux, des sacs et des bidons d’eau potable. Ils sont tous sur les plages à griller, se baigner, jouer au beach-volley et se lancer des regards langoureux. Leur inconscience les condamne d’avance. Qu’ils jettent un oeil au monde comme il va pour savoir. Mais ils ne le font pas. Ils s’amusent comme les années passées. Ils ont un peu plus chaud, ils sentent au loin l’odeur du brûlé. Et s’ils tendaient l’oreille, ils sauraient le bruit des bombes. Bientôt, ils ne pourront plus rien payer et les magasins seront vides. Bientôt, on leur coupera le chauffage et ils n’auront pas de bois pour faire du feu. Bientôt, ils devront tout reconsidérer. Mais il sera trop tard. Ils disparaîtront avec le monde. Et je tiendrai bon. Je survivrai. Et nous reconstruirons un empire sur leurs cendres.